Curieusement, les résultats claironnés par G-E Séralini et son équipe ont été complaisamment répandus par le Nouvel Obs sans aucune espèce de réserve ou de doute. Les autres organes de Presse que j'ai lus ou entendus étaient tout de même un peu moins candides, y compris Le Monde, où l'on s'étonne des conditions de diffusion - sans parler de l'aspect infantile des "précautions" et du secret (e-mails chiffrés, etc. ). De même, les financements de l'étude devraient - chez tout journaliste un peu honnête - faire l'objet de questions, voire de soupçons : que dirait-on d'une étude sur l'innocuité du tabac menée par R.J. Reynolds ? Le CRIIGEN, n'en parlons même pas, ni de Carrefour, très engagé dans le bio. Quant à la Fondation Charles Léopold Mayer, il suffit d'aller sur son site pour comprendre...
Comme chacun sait ou devrait savoir, une seule étude ne prouve rien, du moins dans le processus scientifique habituel, avant d'avoir été critiquée et reproduite. Et si celle de l'équipe de Séralini devait être confirmée, il faudrait certainement s'incliner. Cependant, connaissant le personnage (voir ici, et là, et un peu partout) on pourrait légitimement avoir des doutes.
Laurent Berthod (entre autres, sans aucun doute) a fait quelques recherches et je me permets de reproduire le contenu de sa dernière newsletter :
DES EXPERTS SCEPTIQUES
Plusieurs voix se sont déjà élevées pour contester les résultats.
Tom Sanders, directeur du département des sciences nutritionnelles au King's College de Londres, note que Gilles-Eric Seralini et son équipe n'ont pas fourni de données chiffrées sur la quantité de nourriture donnée aux rats, ni sur leur taux de croissance.
"Cette race de rat est particulièrement sujette aux tumeurs mammaires lorsque les ingestions de nourriture ne sont pas contrôlées", a-t-il dit.
"Les méthodes statistiques sont inhabituelles et les probabilités ne permettent pas de comparaisons multiples. Il n'existe pas de projet d'analyse de données et il semble que les auteurs n'ont retenu que les chiffres les intéressant", a-t-il ajouté.
Mark Tester, professeur à l'université d'Adelaïde en Australie, s'est étonné que les précédentes études n'aient pas soulevé les mêmes inquiétudes.
"Si les effets sont aussi importants que rapporté et que l'étude est vraiment pertinente concernant l'homme, pourquoi les Nord-Américains ne tombent-ils pas comme des mouches?" s'est-il interrogé.
"Les OGM font partie de la chaîne alimentaire depuis une décennie là-bas et la longévité continue de s'accroître inexorablement", a-t-il poursuivi.
Oui, on peut vraiment se demander pourquoi les cadavres gonflés ne comblent pas les rues des USA...