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20 février 2010 6 20 /02 /février /2010 15:54

endworld.jpg(Oui, toujours le recyclage...)

Une des premières choses qu'on apprend en exerçant la médecine, c'est de toujours diagnostiquer au pire : si le patient meurt, on dira "quel bon diagnostic", s'il survit, "quel bon médecin" ; de même, j'ai rappelé récemment que pour un journaliste "Good News Ain't no News" ; et enfin pour un politicien annoncer que l'heure est grave mais que grâce à lui les lendemains chanteront est le premier dans son bag of tricks. Un politicien illustre a bâti son immense célébrité en promettant du sang, de la sueur et des larmes, et puis quand tout est allé mieux, il a été éconduit comme un malpropre. Un autre s'est fait haïr pour avoir osé dire (ce qui était vrai) : "You've never had it so good".

Un prophète de malheur, c'est un vrai prophète, c'est Philippulus. La petite vignette ci-contre l'illustre bien : un prophète de bonheur est évidemment un vendu. Si vous annoncez la catastrophe finale, la fin du monde, les sept plaies d'Egypte revisitées par un scénariste de Hollywood, les gens vous regarderont en baissant la tête et en buvant vos paroles. Il reste obscurément dans nos sociétés l'ancestrale équation malheur = péché, si une catastrophe arrive, c'est à cause de vos péchés, et d'ailleurs chez les télévangélistes bigots des USA, une telle assimilation est faite régulièrement : Katrina, c'est à cause de je ne sais plus quelle conférence sur l'homosexualité qui devait se tenir à New Orleans ou quelque chose d'approchant, le mariage homosexuel provoque des tremblements de Terre, etc, etc. Comme un adepte des théories du complot, un prophète de malheur est censé savoir plus et mieux que le commun des mortels, il ne s'en laisse pas conter, lui, il n'est pas un de ces optimistes béats (car on ne peut être optimiste sans être béat, ça va de soi).

On peut en rire. Pourtant, c'est exactement ce que nous vivons avec les arguments cataclysmiques développés à propos des travaux du GIEC, comité essentiellement politique composé (au moins en ce qui concerne le WG1) de nombreux scientifiques de haut rang, auquel on a refilé le mistigri de définir une politique basée sur leur science, et qui ont immédiatement donné dans le panneau : pour une fois qu'on les écoutait ! Mais la République des Savants n'est pas meilleure que la République des Juges : c'est aux politiques qu'il appartient de prendre des décisions en se basant bien sûr sur des arguments scientifiques, mais pas seulement.

Un exemple : un RC de 2°C devrait entraîner (si les GCM sont fiables, et c'est un grand si) une augmentation des précipitations dans nos contrées et des sécheresses dans le Sahel, par exemple. Si nos politiques ne savent pas comment gérer ce problème en Belgique, c'est à désespérer de tout (les Bruxellois qui connaissent les aventures du bassin d'orage de la Place Flagey ne seront pas amusés). Pour ce qui est de la sécheresse, mais pourquoi ne pas utiliser une partie de ces milliards de dollars dont il était question à Copenhague à assurer une adduction d'eau décente dans les pays où elle manque ? Il en coûterait paraît-il quelques dizaines de millions de dollars. Mais tout le monde sait que Lomborg - un de ceux à proposer un tel deal, pour employer les termes de DCB (qui a tendance à devenir un peu gâteux ces derniers temps) est un pauvre Pollyanna, un optimiste béat, pour tout dire.

Seulement voilà, on n'entend que les commentateurs inquisiteurs : nous avons commis le péché d'orgueil, nous avons bâti notre bien-être aux dépens de notre révérée Gaïa, et maintenant, il va falloir expier notre arrogance par la frugalité et le renoncement. Et le GIEC sert actuellement de Tribunal de ladite Inquisition, avec Hansen qui tient des propos incendiaires contre les infidèles et Pierrehumbert qui reprend le flambeau de Sergio Leone avec The Good, the Bad And the Ugly - devinez qui est qui ?

Inutile de dire que les sceptiques et même les dissidents sont réduits au silence (faites une recherche dans Le Monde en ligne sur "Lindzen" : pas une référence sur un an...), criminalisés et bien sûr accusés d'être à la solde des pétroliers, des néo-nazis, bref de toutes les forces du mal (j'exagère à peine ; voir les sarcasmes adressés à Roger Pielke Sr, que ses brocardeurs auront peut-être confondu avec son fils Roger Pielke Jr).

Mais à trop crier au loup...

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commentaires

S
<br /> Il me semble que le donnant-donnant de l'Alliance biblique est plus explicite. Les prophètes, et maintenant les sectes, ont utilisé et utilisent largement le thème. Le christianisme avait adouci<br /> l'intransigeance divine. L'islam emploie une autre idée: le destin de chacun étant écrit, il n'y a pas à se plaindre de Dieu, en quelque circonstance qui soit.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> "Quest-ce-que j'ai fait au bon Dieu pour qu'il m'arrive ça?" Cette formule de base de la "théologie de la punition" est indissociable des monothéismes. Même l'institution du Diable ne l'efface pas.<br /> Le Diable n'est que l'instigateur du mal dans les âmes. Le mal que faisait la nature n'était que l'expression de la colère du créateur. Elle s'est maintenant déplacée à la "nature" elle-même, en<br /> quelque sorte divinisée.On ne peut pas dire que ce glissement constitue un progrès!<br /> <br /> <br />
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C
<br /> Monothéismes ? Oh que non ! Rappelez-vous la colère des nymphes ou de Jupiter, celle de Rama ou de Wotan... Hélas, personne de religieux ou de superstitieux n'y échappe. Mais vous avez raison, la<br /> "nature" est divinisée.<br /> <br /> <br />