Très bien. Parfait. Il faut encourager l'emploi, tout le monde, patronat compris, le recommande. Et surtout résorber le chômage, non ? Comme, par exemple, évacuer les pièges à l'emploi qui font préférer le chômage à un emploi peu payé. Tout le monde l'admet, mais rien ne bouge.
J'entendais hier et aujourd'hui les ténors syndicaux tonner contre les restrictions salariales, estimant qu'il fallait au contraire augmenter les salaires afin de permettre un pouvoir d'achat plus élevé, ce qui remettrait la croissance en marche (comment on peut concilier cela avec les revendications "vertes" de décroissance me semble improbable, mais peu importe). Certes. Et si les recettes des entreprises diminuent et que les salaires augmentent, quid ? Une faillite ? Ou des emprunts massifs ?
Je ne suis pas économiste (comme disent tous ceux qui mettent cette excuse en avant pour prétendre avoir raison), mais cet ultra-Keynesisme me semble un peu exagéré. On pourrait aussi encourager les smicards, chômeurs etc. à dépenser un maximum et à encore raboter leur maigres économies pour relancer l'économie. Gute shabbes !
En ce qui concerne ce cher Keynes si réhabilité de nos jours, je ne puis m'empêcher de le re-citer via l'affreux Alain Minc (Les Prophètes du bonheur) :
Comment puis-je accepter cette doctrine [le communisme] qui exalte comme une bible, au-dessus de toute critique, un manuel démodé, dont je sais qu'il est non seulement scientifiquement erroné, mais encore inintéressant et inapplicable dans le monde moderne ? Comment puis-je adopter une doctrine qui, préférant la vase au poisson, exalte le prolétariat crasseux au détriment de la bourgeoisie et de l'intelligentsia qui, en dépit de tous leurs défauts, sont la quintessence de l'humanité et sont certainement à l'origine de toute oeuvre humaine ?
Bah, le petit facteur joufflu a toutes les explications, n'est-ce pas ? Et Marx est tout de même plus contradictoire que ça...