C'est le titre inusable des journaux, accompagné en général d'un stock shot d'un oiseau mazouté (les pélicans ont beaucoup de succès). Et, à proprement parler, c'est vrai : toute catastrophe peut être considérée comme la pire, simplement, il n'est pas nécessaire de préciser plus. Ce pourrait par exemple être "la pire catastrophe écologique" (de ces 20 dernières années pendant les mois en "R").
Avec l'affaire Deep Horizon/Macondo, les choses se brouillent tout de même un peu. Il y a quelques semaines, on apprenait que la surmortalité animale constatée n'était pas due à un empoisonnement par le pétrole - certains biologistes incriminaient à tout hasard les dispersants, d'autres confessaient leur ignorance.
Et voilà que maintenant, on en est à rechercher ce satané pétrole et cette peste de dispersant (le Corexit 9500A pour être pédant), on ne les trouve virtuellement plus. Où ont-ils pu disparaître ? Entre 75 et 80% du pétrole s'est littéralement volatilisé. Certes, l'évaporation compte pour quelque chose dans ce climat chaud ; mais, comme me le disait une amie Républicaine, tout ça c'est de la propagande des gens d'Obama.
Eh bien non, ce n'est pas de la propagande, cela semble un fait incontestable. Ce qu'on sait un peu moins, c'est que des fuites "naturelles" de pétrole sont monnaie courante dans certaines régions, et notamment dans le golfe du Mexique, et que certaines bactéries gloutonnes dévorent à belles vacuoles ce qu'elles estiment être un mets de choix. D'où l'hypothèse formulée par certains microbiologistes qu'il y a eu un boom de ces bactéries, stimulées par l'arrivée du festin...
C'est possible, tout comme il est possible qu'un tel accroissement de la biomasse puisse avoir des effets désagréables tels qu'une consommation accrue de l'oxygène marin.
Cela dit, l'ancien patron de BP, Lord Browne, publie un livre au titre des plus modestes : Beyond Business: An Inspirational Memoir From a Visionary Leader. Et le présente à Edinburgh en y ajoutant une petite causerie tout aussi modestement titrée : The Story of a Corporate Superstar, rien que ça...