Il y a quelque temps, je vous parlais du livre à paraître de Matt Ridley, The Rational Optimist, dont j'avais des raisons de penser qu'il allait faire des vagues, comme la plupart de ses livraisons précédentes.
Il est paru, j'ai commencé à le lire, et effectivement, it rocks, et même it rocks the boat... Bien entendu, M. George Monbiot, ce grand démocrate qui n'a pas hésité à déclarer : "chaque fois qu'un être humain meurt à cause d'une inondation au Bangladesh, un dirigeant d'une compagnie aérienne devrait être traîné hors de son bureau et noyé", M. Monbiot, celui qui ne craint pas de dire qu'il faut mettre la démocratie entre parenthèses quand il s'agit de sauver la Planète, M. George Monbiot, donc s'est fendu de deux articles assez haineux dans - bien sûr - The Guardian, qui ferait bien de troquer son titre contre celui de The Guardian Of The IPCC. Le titre du deuxième est assez évocateur : Matt Ridley's Rational Optimist is telling the rich what they want to hear, voilà, on se trouve chez les "riches", une fois de plus, ceux qui gagnent plus de 4.000 euros par mois, n'est-ce pas ? En plus d'une attaque ad hominem, Monbiot caricature complètement l'argumentation de Ridley, qui est certes un libéral (ce qu'à l'évidence et à l'autoproclamation n'est pas Monbiot) mais pas un partisan forcené de l'école autrichienne. Pour ceux qui veulent connaître la réponse de Ridley à Monbiot, je vous invite sur son blog.
Le problème avec ce livre (que la critique a accueilli favorablement, je dois le reconnaître) c'est qu'il exsude de l'optimisme dans une époque exaltant le catastrophisme, c'est qu'il fait l'apologie du progrès lorsque les gourous de la décroissance voudraient nous faire revenir au paléolithique, c'est qu'il affirme que le monde va mieux qu'il y a 50, 100, 200 ans, etc. alors qu'il est de bon ton de parler du bon vieux temps. Il ne l'affirme pas, d'ailleurs, il le démontre de manière assez convaincante. De la même manière, son point de vue central selon lequel un Etat léger et une approche libérale et démocratique sont les facteurs principaux de l'amélioration du bien-être, ce point de vue est bien étayé. Libre à chacun de le critiquer, mais je n'ai jamais remarqué qu'un Etat pesant, autoritaire et protectionniste ait jamais favorisé quoi de ce soit de positif, au moins dans le moyen à long terme.
Certes, on se souviendra longtemps des fulminations contre le système bancaire international et de la voix donnée par tous les partisans de plus de régulation ; à les en croire, tout venait de ces affreux capitalistes (à propos, c'est quoi, le capitalisme ?) et le petit facteur joufflu engrangea des avancées surprenantes. Hélas, quelques mois plus tard les Hommes d'Etat qui avaient été les plus ardents accusateurs du système financier furent pris avec les doigts dans la confiture : les PIIG n'avaient pas précisément géré les affaires en bons néo-Keynesiens respectables qu'ils s'étaient soudain proclamé d'être...
"You've never had it so good", vous n'avez jamais été aussi prospères, avait déclaré Harold Macmillan en 1957, ce qui lui avait valu - et lui vaut toujours - une haine féroce de la part de la gauche.
Malheur aux optimistes.
P.S. Et attention, voici un livre de plus où l'auteur précise bien que l'essentiel du progrès provient de la collaboration entre les êtres, on est très loin de la compétition féroce et inhumaine dont les bonnes âmes auraient tant voulu lui imputer la paternité...