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7 mars 2013 4 07 /03 /mars /2013 22:18

C'est le titre - en écho sans doute à La cuisinière et le mangeur d'hommes - d'un ouvrage important de Nicolas Werth concernant un épisode (si l'on ose dire) du système stalinien, et pour tout dire, sans avoir peur des mots, bolchevique et soviétique. Entre août 1937 et novembre 1938, la Grande Terreur, quelque 750.000 citoyens soviétiques - un adulte sur cent - furent exécutés (en général d'une balle dans la nuque, il fallait économiser sur les munitions) après ce qu'on pourrait appeler une parodie de jugement, sauf que ce n'était pas même cela, avec approbation personnelle de Staline, souvent contresignée de Mikoyan, de Khrouchtchev et d'autres Molotov. Une troïka terroriste et elle-même terrorisée se devait de rendre des condamnations à mort (et accessoirement de condamnation à l'exil ou aux camps) selon des quotas fixés par des "cadres" qui en réclamaient toujours plus, et cela sous la haute autorité d'un certain Nikolaï Jejov, peu connu sauf par les historiens et grand confident de Staline. L'ordre opérationnel secret 00447 (mais tout était secret...) du NKVD aboutit à 1.600 exécutions par jour dont les victimes devaient être enterrées dans le plus grand secret et dont la famille ne devait rien savoir, même jusqu'à ce qu'on a appelé avec une sinistre antiphrase "le dégel khrouchtchévien"...

 

On sait bien sûr que durant la dékoulakisation (1930-1933) près d'un million de foyers paysans avaient été expropriés, des centaines de milliers de personnes arrêtées et quelque 2,5 millions d'hommes, de femmes et d'enfants furent déportés dans le cadre de cette "grandiose" - c'est le terme utilisé à l'époque - "liquidation des koulaks en tant que classe" (et on sait bien, et on a toujours su que "en tant que classe" voulait dire "en tant qu'individus").

 

En 1937, "l'Opération koulak" y fit suite le 2 juillet sur l'ordre personnel de Staline. Dont le massacre. Il y a plus, mieux ou pire. Il s'agissait, ni plus ni moins, d'une solution finale (je pèse mes mots). Le 7 novembre 1937, au Kremlin, à l'occasion du vingtième anniversaire de la révolution d'octobre, Staline donna un toast à l'assemblée en déclarant : "Nous éliminerons tous les ennemis de l'Etat, nous les élimineons eux, mais aussi leur famille et leur lignée (rod). Je lève mon verre à l'extermination finale de tous les ennemis et de leur lignée !". La circulaire (secrète aussi, bien évidemment) 00486 du NKVD incriminait et condamnait toute la famille (enfants, concubines et alliés) à de dures peines. "Mes mains sont dans le sang jusqu'aux coudes et c'est bien ainsi que je vais m'illustrer dans notre district" se vantait un responsable de district en 1938.

 

"Solution finale" tout aussi immonde que celle du nazisme.

 

 

 

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commentaires

J
<br /> « […] se vantait un responsable de district en 1938. »<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Un autre, en toute légitimité bureaucratique, avait ainsi pu mentionner dans son rapport « qu'il<br /> avait atteint son quota (sic), en regard du nombre d'arrestations et de liquidations qui lui avaient été assignées. »<br /> <br /> <br /> Il n'est pas interdit de penser que certains exécutants particulièrement zélés avaient certainement<br /> dû, quant à eux, se vanter d'avoir… « dépassé le plan. » <br /> <br /> <br /> Toutes ces ignominies sont postérieures à celles-ci :<br /> <br /> <br /> Au soir de Savenay (23 décembre 1793), le général Westermann fait savoir que la mission qui avait été fixée par le Comité de Salut public, est menée à son terme.<br /> <br /> <br /> « Citoyens républicains, il n'y a plus de Vendée, elle est morte sous notre sabre libre avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l'enterrer dans les<br /> marais et les bois de Savenay. Suivant les ordres que vous m'avez donnés, j'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré les femmes qui, au moins, pour celles-là, n'enfanteront plus<br /> de brigands. Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher. J'ai tout exterminé. […] » <br />
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C
<br /> <br /> Une fois de plus, on constate que les guerres civiles sont les plus abominables et cruelles...<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> « On ne fait pas d'omelette sans casser d'œufs » se sont exclamé, l'excuse à la bouche, tous ceux qui croyaient "aux fins dernières" (en novlangue : les lendemains qui chantent…).<br /> <br /> <br /> Ce qui a fait dire à certains : « On a effectivement cassé beaucoup d'œufs… mais nous n'avons jamais mangé d'omelette ! »<br />
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C
<br /> <br /> Eh oui, mais on ne demande jamais leur avis aux "oeufs", n'est-il pas vrai ? Malheureusement, les "lendemains qui chantent" chantent assez faux...<br /> <br /> <br /> <br />
Ø
<br /> Je pense que vous n'avez pas bien compris. Les Staline et autres Mao étaient obligés de faire ça car eux ils se battaient pour une grande cause, l'émancipation des peuples et la marche vers un<br /> avenir radieux.<br /> <br /> <br /> Sinon vous comprenez bien que s'ils avaient agis comme un vulgaire Hitler, toute la sphère intellectuelle européenne prompte à s'enflamer, à dénoncer et à ostraciser se serait levée comme unh<br /> seul homme pour les dénoncer...<br />
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C
<br /> <br /> Vous avez sans doute raison, je fais mon autocritique : c'était pour le bien commun qu'ils faisaient le mal généralisé... Ah, les lendemains qui chantent ! Cela étant, les Nazis aussi se<br /> battaient pour ce qu'ils pensaient être le bien ; le bien des bons et vrai aryens, évidemment.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Ce qui laisse pantois, c'est qu'il y ait encore des adeptes de ce système, excusant les responsables, et ne cachant pas leur admiration pour ceux qui sévissent encore, comme ce sous-commandant<br /> Marcos, que vous...exéutez..d'un mot.<br />
Répondre
C
<br /> <br /> Sans doute parmi les vieux de la vieille et chez les tout jeunes. Mais évidemment il y a ceux qui savent bien de quoi il retourne mais qui font semblant de ne pas savoir.<br /> <br /> <br /> <br />