On peut légitimement se demander pourquoi la pensée climato-catastrophiste reçoit le soutien de tant d'acteurs politiques ; que les climatologues fassent une confiance aveugle à leurs modèles est assez compréhensible, mais que le plus (médiatiquement) célèbre d'entre eux aille jusqu'à prôner la dictature sans que quiconque hors les pernicieux climato-sceptiques s'en émeuve est tout de même inquiétant. Les mesures RSS/MSU montrent certes des anomalies décennales, mais seulement de quelques centièmes de °K sur les 30 dernières années :
Start Time |
Stop Time |
# Years |
Global Trend |
|
Channel TLT |
1979 |
2010-12 |
30+ |
0.163 K/decade |
Channel TMT |
1979 |
2010-12 |
30+ |
0.099 K/decade |
Channel TTS |
1987 |
2010-12 |
22+ |
0.008 K/decade |
Channel TLS |
1979 |
2010-12 |
30+ |
-0.306 K/decade |
(*)
et quand on parle de 2010 "année la plus chaude", c'est quasiment au centième de degrés près, sur une moyenne globale et annuelle ! Il est évident que cela n'a aucune signification - ou plus exactement si : les ENSO (El Niño et La Niña) sont très importants, et ce n'est pas moi qui le dis, ce sont les gens de RSS/MSU : "For Channel TLT (Lower Troposphere) and Channel TMT (Middle Troposphere), the anomaly time series is dominated by ENSO events and slow tropospheric warming. The three primary El Niños during the past 20 years are clearly evident as peaks in the time series occurring during 1982-83, 1987-88, and 1997-98, with the most recent one being the largest", et de fait, il s'agit d'un pic d'un bon demi-degré, donc énorme :
Il faut donc remettre les choses en perspective ; et quand on sort d'un blizzard, pourquoi aussi ne pas dire "l'année la moins froide" ? Et de toute manière, on sait que les fluctuations annuelles régionales de la température sont jusqu'à quatre ou cinq fois plus importantes que la moyenne globale, et cette variabilté doit en grande partie être indépendante de la moyenne globale, sinon cette dernière varierait bien plus. D'autre part, on m'a appris en métrologie qu'il fallait distinguer la précision, la justesse, l'exactitude et la reproductivité. Je remarque tout simplement que le calibrage des instruments de mesure des satellites MSU est assez aléatoire, et je cite : "The MSU and AMSU instruments were intended for day to day operational use in weather forecasting and thus are not calibrated to the precision needed for climate studies. A climate quality dataset can be extracted from their measurements only by careful intercalibration of the distinct MSU and AMSU instruments", sans douter que les scientifiques qui analysent les données fassent bien leur boulot. Mais il serait intéressant d'avoir des estimations sur les fourchettes d'erreur, qui se trouvent sans doute quelque part, mais je n'ai pu les trouver. Quand on parle d'une "année la moins froide", on cite la moyenne annuelle globale, mais encore évidemment faut-il dire +/- 0,n °K (et à combien de % d'erreur probable - quand il s'agit d'un problème aussi coûteux que la remédiation à un changement de climat, 10% n'est pas acceptable).
"Quand un problème comme le réchauffement global nous tourne autour depuis plus de vingt ans, de nombreux agendas se remplissent pour en profiter. Les intérêts du mouvement environnementaliste sont raisonnablement clairs, il s'agit d'acquérir plus de pouvoir, plus d'influence et plus de dons [d'argent]. Il en est de même pour les bureaucrates, qui voient le contrôle du CO2 comme leur rêve réalisé. Après tout le CO2 est le produit de la respiration. Les politiciens imaginent toutes les taxes possibles qui seront joyeusement acceptées puisqu'elles sont necessaires pour 'sauver' la planète. Mais ce n'est pas tout. Le cas ENRON (un producteur d'énergie texan qui a fait faillite) est exemplatif. Avant de se désintégrer dans un big bang pyrotechnique de manipulations malhonnêtes, ENRON était l'un des lobbyistes les plus actifs en faveur du protocole de Kyoto, espérant acquérir les possibilités de faire du trading de droits d'émission, et ce n'était pas une mince affaire : ces droits peuvent être estimés à un bon millier de milliards de dollars et les commissions se mesureront en milliards. Les hedge funds examinent de près toutes les possibilités, et le défunt Lehman Brothers en faisait tout autant. Goldman Sachs a fait du lobbying intensif pour le mécanisme de 'cap and trade' et s'apprête à y gagner des milliards. Ce n'est sans doute pas une coïncidence si Al Gore lui-même est associé à ce mécanisme. La vente des indulgences bat son plein avec des associations qui vous proposent de compenser votre bilan carbone, tout en reconnaissant parfois qu'une telle compensation est irréaliste. Les possibilités de corruption sont gigantesques. Archer Daniels Midland, la plus grosse firme américaine d'agrobusiness, est parvenue à faire passer une obligation de mélanger de l'éthanol à l'essence, avec comme résultat que la demande d'éthanol semble avoir contribué à l'augmentation du prix du blé, causant de graves dommages aux pays en développement (sans parler de la perte de performance des automobiles). Et il y a enfin la foule de personnes bien intentionnées qui ont accepté que des propagandistes les convainquent de ce que gober leurs sombres idées alarmistes sur le changement de climat dû à l'Homme prouvait leur intelligence et leur vertu. "
Cela, ce n'est pas de moi, c'est une traduction (rapide) d'un texte de Richard Lindzen. Je me permettrais d'ajouter qu'ici en Europe nous avons des partis politiques "verts" qui voient le RCAG comme du pain bénit pour combattre la technologie honnie et pour prôner un mode de vie simple et agreste...
(*) TLT : température de la basse troposphère, TMT moyenne troposphère, TTS limite troposphère/stratosphère, TLS basse stratosphère