Nuri Bilge Ceylan, pour ceux qui ne connaissent pas cet auteur de très peu de films (je n'en connais que quatre, dont le très beau Uzak ou l'étrange Trois singes).
Il était une fois... n'est pas un film "facile", ce n'est pas la rigolade du dernier Woody Allen (To Rome, with Love, par ailleurs assez pauvre). Non, pas du tout. 2h30 d'une enquête improbable sur un meurtre, ou plutôt un assassinat commis sans doute par ce qu'on appellerait un Rom ailleurs, et peut-être par son frère, on ne sait trop. Et d'ailleurs, quid de la victime ? Est-elle vraiment morte ? Des témoins l'ont vue après son meurtre. Semble-t-il. Ce n'est pas sûr. Le ballet des 3 voitures cherchant le lieu du crime est lourd et fascinant (dommage que les sous-titres obscurcissent une partie des scènes).
Ce qui est le plus étonnant dans ce film est le basculement entre des scènes franchement drôles (ricanements, plutôt), d'autres assez dures (autopsie, où on transbahute des tripes humaines), et de grandes interrogations métaphysiques (suggérées ! attention !). Oui, la critique de Chronicart se moque des moustaches pensives, mais c'est là opinion parisienne et parfois énervante.
Je suis sorti du film ébloui, et aussi par sa proximité avec un film que j'avais beaucoup aimé, Memories of Murder, de Joon-ho Bong qui mêlait aussi ricanements et réflexion. Proximité, mais en aucun cas parenté.Et s'il faut à toute force trouver des parentés, je pense aussi à Uncle Boonmee d'Apichatpong Weerasetakul - le fantôme de l'assassiné.