J'ai parlé en son temps de l'incroyable et délirant article (publié prétendument sous les auspices de la NASA et dans un journal pourtant bien autorisé) selon lequel les émissions humaines de gaz à effet de serre pourraient attirer vers nous la colère d'extra-terrestres qui viendraient détruire notre planète pour la punir de nos transgressions, à nous humains. C'était tellement imbécile que, bien entendu, on en a fait des gorges chaudes (comme ici, chez le merveilleux Wattsupwitthat), mais on avait tort !
Je m'explique et je précise. Un de mes auteurs favoris de sci-fi (si c'est de cela qu'il s'agit, et cette attribution peut se discuter, et, pour continuer sur une des innombrables digressions qui caractérisent mon blog et ma pensée, j'ai revu récemment - oui, à ce grand moment de cinéma qu'est "l'écran total" du bientôt défunt Arenberg, ici à Bruxelles - le beau film de George Roy Hill, Slaughterhouse Five. Si vous vous y perdez un peu, n'ayez crainte, moi aussi, je ne sais plus où mettre mes parenthèses. Mais je la ferme ici. Je parle de la parenthèse, évidemment) Kurt Vonnegut Jr. a mis plus d'une fois en scène dans ses romans un personnage édifiant, Kilgore Trout - qui, comme chacun sait (ou ne sait pas, c'est selon) est une allusion à un autre superbe auteur de sci-fi, Theodore Sturgeon (oui, Trout c'est une truite et Sturgeon est un esturgeon). Il paraît que Sturgeon lui en a beaucoup voulu. Mais le fin du fin, c'est que Philip Jose Farmer, un autre sci-fi phénoménal, a écrit un livre sous, justement, le pseudonyme de Kilgore Trout, Venus On The Half-Shell. Vous me suivez ? Pas facile, en effet. Et que trouve-t-on dans ce livre ? L'anéantissement de toutes formes de vie sur notre planète (sauf les moustiques et quelques autres créatures) par les Hoonhors, une bande d'extra-terrestres qui vont tous les dix ou cinquante mille ans purifier les diverses planètes de l'univers des formes de vie qui les "polluent". Tout cela bien évidemment dans la plus franche rigolade comme le disait Gotlib. Mais évidemment ceux qui ont fait écho à cet article lamentable (dont, bien évidemment le Guardian) n'avaient aucune rigolade en tête ou sur les lèvres, ils se sont tordu les mains en avertissant nos contemporains qu'ils devaient se reprendre de leurs travers. Une vieille idée selon laquelle dieu, les extra-terrestres ou n'importe qui allait nous punir pour avoir transgressé les lois de la nature ou de la morale ou de je ne sais quoi. Noé, en quelque sorte, et c'est bien ce que dit Kilgore Trout en bon pince sans rire.
Pour ce qui est du nucléaire, j'ai ri (jaune) en lisant les décisions de nos discussionistes devant enfin former un gouvernement belge après plus d'un an de crise. Donc, on ferme, ou on ne ferme pas les centrales, ou on les prolonge de deux ou trois ans. Ces messieurs/mesdames ont une bagnole qui passe ou ne passe pas le contrôle technique, ça coûte quelques euros pour arranger tout ça, bah, une centrale nucléaire, c'est un peu comme leur caisse, non ? Ben non. Mettre une centrale à niveau, ça coûte bien plus, et ce n'est pas comme le prochain CT. Naïveté ? Crétinisme ? Les deux, sans doute. Oh oui, sans doute il faudra compter sur de l'électricité "nucléaire" plus chère, mais s'il faut importer du nucléaire depuis la France ou l'Allemagne (charbon, charbon ! et le CO2 dans cette dernière ?...), ça ne sera pas triste, mais très hypocrite... Ah oui, il faut privilégier les renouvelables. Certes. J'en suis convaincu. Mais elles sont peu intéressantes. En Allemagne, il faut arrêter les éoliennes les jours de grand vent dans le nord et l'est quand la demande est faible dans le sud (grand demandeur). En 2009, 285 arrêts forcés sur 65 jours, en 2010 1.085 arrêts sur 107 jours. Il faudrait alors tirer des lignes HT et nous pourrons (enfin, les Allemands pourront...) nous protéger du soleil sous les lignes à haute tension...
Merci, Mme Merkel, merci, les écolos !