Mais tout d’abord, retour à Mgr Léonard qui se justifie longuement, et notamment sur l’emploi de la “justice immanente” ; après avoir bien indiqué qu’un théologien comme lui n’utilisait pas en vain des concepts importants et techniques incompris du commun des mortels, il donne quelques exemples :
“Si nous malmenons la Terre par des comportements environnementaux irresponsables, il faut s’attendre à ce qu’en retour la Terre finisse par nous malmener (changement climatique, montée des eaux, disparitions d’espèces, etc). Pour cela, il ne faut aucune décision divine ; cela découle de la nature même de nos comportements. Semblablement, quand des ministres de la santé font écrire sur les paquets de cigarettes : « le tabac nuit gravement à la santé », leur idée n’est pas que votre bronchite chronique ou votre cancer du poumon résulteront d’un châtiment divin et encore moins de leur décision, mais simplement qu’il résulte de votre tabagie. Ils invoquent donc implicitement le concept de « justice immanente ». Or, d’après un certain nombre d’articles que j’ai lus, il semble que la première diffusion du sida a été due, au moins pour une part, à une contamination liée à des pratiques sexuelles risquées (partenaires multiples, sodomie, etc.)”.
Je dois dire que si c’est ça la "justice immanente", une sorte de principe de précaution du pauvre, alors étudier la philosophie, la métaphysique et la théologie pour en arriver à de telles platitudes me semble un grand gaspillage de ressources. Si vous dévissez durant une escalade, c’est la justice immanente… Remarquez tout de même l’allusion écolo (s’il espère se concilier les Verts, il s’abuse un peu), mais surtout la merveilleuse pétition de principe : les “pratiques sexuelles risquées” le sont à vrai dire depuis que le sida a fait son apparition. En 1980, personne ne pouvait penser que la sodomie était “risquée”, mais certainement qu’elle était “immorale” pour les Mgr Léonard de l’époque.
Bon, je tourne définitivement la page, il ne vaut pas tant que ça, mais avec les Mgr L. et les Tea Parties, la droite dure se fraye un passage assez déplaisant.
Non, mon titre faisait référence à une publication du PNUD selon lequel La plupart des habitants de la planète sont aujourd'hui en meilleure santé, vivent plus longtemps, sont mieux éduqués et ont un plus large accès aux biens et services qu'il y a 20 ans (pour mesurer le développement, le PNUD a établi un Indice du développement humain –IDH- qui recouvre non seulement les revenus, mais aussi la santé et l'éducation). Le progrès est sensible depuis deux décennies, "même dans les pays qui connaissent des conditions économiques défavorables", l'éducation et la santé des gens s'y étant "grandement améliorées". Ces progrès ne sont pas limités à la santé, à l'éducation et à l'élévation des revenus "mais s'étendent à la faculté des gens à choisir leurs dirigeants, à influencer les décisions publiques et à partager le savoir". Les progrès enregistrés en termes d'IDH de par le monde "ont été impressionnants". Partant d'un niveau de 0,57 en 1990, l'IDH mondial moyen est passé à 0,68 en 2010, poursuivant une progression amorcée en 1970. "Cet accroissement reflète une augmentation globale de 25% environ des indicateurs de santé et d'éducation, ainsi qu'un doublement du revenu par habitant", souligne le rapport.
Je dois à la vérité de dire que cette publication n’a pas été entièrement passée sous silence dans la Presse écrite et radiophonique, mais je n’en trouve nulle trace en faisant la recherche « pnud » sur Le Monde ; la nouvelle aurait à mon avis mérité un article de première page (5 colonnes à la une), mais ce n’a nullement été le cas, et à la RTBF on a eu droit à la chevroteuse de service qui rappelait tout de même que trois pays (sur 135) avaient reçu une note négative (La RDCongo, la Zambie et le Zimbabwe, ce qui n’étonnera personne), et que le Pnud insistait beaucoup sur les prédictions effroyables du GIEC, ce qui n’étonnera pas grand monde non plus, mais enfin, ça s’appelle renvoyer l’ascenseur, le PNUD n’ayant aucune compétence pour se prononcer ès-qualités.
N’ayez aucune crainte : dès demain, vous verrez réapparaître « les riches plus riches et les pauvres plus pauvres »…