Une pseudo-science qui ne dit pas son nom, telle est la diététique. Point de vue peut-être un peu excessif, mais seulement un peu, car ceux d'entre nous qui alignent quelques décennies au compteur se souviennent avec émotion (ou fureur, c'est selon) de toutes les modes diététiques passées (et même passées à la moulinette par les suivantes). Tout cela avec la caution des noms les plus illustres de la médecine, le dernier épisode Servan-Schreiber sur les Ω3 étant le plus drôle... ou le plus scandaleux, ledit S-S ayant semble-t-il une curieuse conception de l'éthique.
Je n'évoquerai les célèbres "cinq portions de fruits/légumes par jour" que pour le plaisir de cribler d'une flèche supplémentaire cette ridicule boursouflure d'inanité sonore. Je passerai également sur le "bon cholestérol" puisque j'en ai déjà traité, pour en arriver à une vache sacrée encore plus sacrée, j'ai nommé les lipides saturés ! Voilà tout de même plusieurs décennies qu'on nous serine que ce sont les plus terribles tueurs de tous, c'est une vérité descendue du ciel et qui rayonne dans tous les manuels de diététique conventionnelle.
Ben voilà, il semble que ce soit une erreur de plus. Un article récent du très sérieux American Journal of Clinical Nutrition affirme qu'une méta-analyse très poussée de diverses études précédentes ne montre aucun lien entre la consommation de graisses saturées et le risque de maladie cardiovasculaire. Et cela pour la bonne et simple raison que le taux de cholestérol sanguin total n'est pas un bon prédicteur de risque - c'est peut-être pour ça qu'il y a vingt ans on conseillait de ne pas manger plus d'un oeuf par semaine et que maintenant on préconise d'en manger un par jour...
Bref, on pointe un nouveau coupable du doigt : les glucides, aussi appelés hydrates de carbone, les sucres, quoi, rapides (sucre...) ou lents (pain, disgusting American cereals(*), true cereals, pasta, cookies, etc). Il paraît que la science est bonne, mais vous pensez que ça ne va pas faire plaisir à tout le monde...
Moi, je m'en fiche, je ne mange que de la barbaque rouge quasi-crue, les légumes et féculents, je déteste, donc... C'est pas le régime méditerranéen, c'est le régime Inuit.
(*) c'est le point de vue de George Orwell, pas le mien
(Via Scientific American)