C'est un peu une tarte à la crème journalistique de comparer à des Cassandre tous les prophètes de malheur, les doom and gloom, les Philippulus et consorts. N'oublions jamais que si Cassandre avait reçu le don de prophétiser toujours juste, elle avait aussi subi la malédiction de n'être jamais crue... Or, que voyons-nous avec ces joyeux rigolos à la Ehrlich ou à la Lester Brown ? Que la Presse boit leurs paroles et qu'ils n'ont pas arrêter de raconter des calembredaines depuis des décennies. Hardly Cassandra.
Mon optimiste préféré (vomi par toute la Presse bien-pensante), Matt Ridley pour le nommer, rappelle opportunément quelque belles prévisions dudit Lester Brown :
En 1974, LB annonce que nous avons atteint un tournant (une de ses expressions favorites) et que les agriculteurs ne pourront plus répondre à la demande.
Ils l'ont fait.
En 1981, LB annonce que l'insécurité alimentaire globale augmente.
Personne d'autre ne le remarque.
En 1984, le voici assurant que la marge étroite entre la population et la production alimentaire continue à se réduire.
On ne voit rien venir de neuf.
En 1989, il claironne que l'accroissement de la population dépasse les capacités des agriculteurs de la suivre.
Une fausseté de plus.
En 1994, il se fait virulent, et assure qu'après 40 ans de production vivrière exceptionnelle [il reconnaît donc implicitement s'être mis le doigt dans l'oeil depuis 4 décennies] on a atteint un tournant, la production par personne s'est retournée d'une manière inattendue et brutale.
En fait, les récoltes augmentent de manière imprévue et le prix du blé s'effondre et reste bas durant une petite dizaine d'années.
Arrive 2007 et les fameuses flambées des prix alimentaires, dues entre autres à l'arrivée de la Chine et de l'Inde à la table des convives, à la sécheresse persistante en Australie et sans doute aussi aux agrocarburants. LB triomphe, les média lui font fête, et il a cette parole décisive : "cheap food may now be history", se nourrir à bas prix , c'est du passé. On a atteint un tournant.
On sait la suite, le prix du blé a été divisé par deux et aux émeutes de la faim ont succédé la grogne des producteurs...
Sur ce, je pars en Ombrie après avoir rempli mes devoirs fiscaux qui s'annoncent particulièrement assommants...