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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 21:01

Si je puis me permettre de me livrer, je dirai que j'en ai été friand jusqu'à il y a quelques décennies (eh oui, eh oui) mais j'y ai repris goût voici quelques années grâce à un ami polarivore dont la bibliothèque s'orne de tous (enfin presque - il y en a qui sont introuvables)les ouvrages de la Série Noire. Il a su me convaincre et ma Muse insolente, abjurant ses erreurs, s'est ralliée à sa foi ; je lis, je découvre, et pour passer les dizaines d'heures que je consacre régulièrement dans les avions qui me mènent de ci, de là sur notre Planète en péril, rien ne vaut un bon roman policier entre deux tomes plus sérieux (car il m'arrive d'en lire, soyez-en sûr).

Je vous parlerai ce soir des oeuvres de Qiu Xiaolong, et de ses enquêtes de l'inspecteur principal Chen Cao. Très politiques, ces enquêtes, censées se passer dans la Chine des années '90, bien qu'ayant été écrites une dizaine d'années plus tard - d'où parfois certains anachronismes certes voulus mais sans grande importance. Tout se passe à Shanghaï, ville d'origine de l'inspecteur principal, et aussi de Qiu Xiaolong, dont le prénom pourrait être Petit Dragon, mais qui pourrait faire aussi référence aux délicieux baozi, spécialité de Shanghaï, et qui signifierait alors Petite Cage en bois.

L'inspecteur principal Chen Cao se débat dans chaque épisode parmi les difficultés de la transition, essayant de traquer les rats rouges, les apparatchik-s (si j'ose me permettre le parallèle), les membres des triades, bref les copains et coquins de la Chine de l'époque (et d'aujourd'hui d'ailleurs). Il y a des cadavres, des enquêtes subtiles, beaucoup de poèmes de toutes les dynasties (car Chen est aussi et peut-être surtout un poète, un flic-poète, excusez du peu). Et de la politique, de la politique, de la politique, et pas de manichéisme, croyez-moi ! Car si le père de Chen, lettré et professeur d'université a été massacré par les Gardes Rouges, son fils reste tout de même empli non seulement de la tradition confucéenne, mais aussi de celle de Laozi et croit dans un certain égalitarisme du communisme de sa jeunesse.

Pour tout dire, je n'ai pas lu en version originale (anglaise), la FNAC de Bruxelles étant inexplicablement dépourvue de ses oeuvres, mais la traduction française me semble assez réussie, avec des notes supplémentaires sur les poèmes cités.

Enjoy !

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