J'y pensais ce soir en réglant (il paraît qu'on peut écrire maintenant "réglant", règlant" ou peut-être même "reglant". Pourquoi pas "raiglant" ? après tout, l'évolution de l'orthographe ne va pas nécessairement vers une simplification, n'importe quel étymologiste pourra le confirmer. Mais j'admets mal que les semi-illettrés devraient imposer leur méconnaissance de la langue à nos admirables Immortels... Déjà que l'usage du subjonctif en français soit tellement sur le déclin me fait bouillir quand j'entends l'italien ou l'espagnol ! Réflexe de vieux dinosaure, me dira-t-on, mais je m'en fiche un peu - fin de la parenthèse) donc, réglant mon addition de restaurant ce soir, j'ai glissé une petite pièce de 2 € en plus étant donné le très bon accueil qui m'avait été réservé.
Nous ne sommes pas ici comme aux USA, c'est évident, là où le pourboire est un élément essentiel du salaire du personnel et où il est possible de moduler la satisfaction des clients : quand je laisse 10%, c'est que j'ai été très insatisfait, 20-25 % c'est bon, 30 % c'est parfait. On peut trouver cela révoltant, c'est la coutume (donc, je l'admets, je suis un vieux dinosaure...).
Mais ici, le service et la TVA sont compris dans le prix. D'accord, je l'accepte. Mais si le service a été agréable, pourquoi pas ne pas laisser un petit quelque chose, disons un ou deux euros pour ce personnel (j'entendais la serveuse ce soir disant à je ne sais plus qui "vous savez, je travaille dur, ici", et je n'en doute pas, le boulot en HORECA est exténuant). Chaque client qui laisse un euro, ça fait des dizaines d'euros chaque jour, des centaines d'euros chaque mois, et ça coûte si peu à chaque hôte... Lorsqu'elle avait un job d'étudiant, une de mes filles me disait que ces menues gratifications lui apportaient finalement une assez jolie somme, et elle me rappelait que le personnel appointé accueillait cela avec beaucoup de plaisir.
Alors, M'sieurs-dames, un p'tit euro, ça ne vous coûte pas cher et ça fait tellement plaisir !