... ou "Pourquoi j'ai mangé mon père" (à ne pas confondre avec "Comment j'ai tué mon père", un très beau film d'Anne Fontaine). Un livre extraordinairement jouissif que j'avais "découvert" dans les années '80 (il date de 1960) grâce à je ne sais plus qui, peut-être Luce.
Ce livre, je l'ai lu et relu de nombreuses fois et me suis toujours amusé à sa lecture, un peu comme "Trois hommes dans un bateau", qui me fait toujours pleurer de rire tant dans sa VO que dans son excellente traduction par Théo Varlet (celle que j'ai lue vers mes onze ans - mon anglais n'était pas alors up to speed).
Et puis, je ne sais trop pourquoi, je me suis dit que la VO de ce livre devait me révéler d'autres aspects de cette comédie joyeuse, surtout parce que j'avais lu un article très-trop sérieux avertissant les lecteurs présumés qu'il ne s'agissait nullement d'une récension anthropologique sérieuse, ouh là, ouh là ! En attendant, Roy Lewis avait deviné que nos lointains ancêtres étaient plus des charognards (dans son sens propre : scavengers) que des chasseurs-cueilleurs, ce qui en 1960 était assez en avance sur son temps.
Ben c'est sûr qu'il s'agit d'un conte ! Mais ce qui est merveilleux dans la VO, c'est que les "pithécanthropes" (disons, anthropopithécidés), Zhoukoudian et autres vivent, acquièrent le feu et la viande cuite, échangent leurs partenaires et la figure de Father prend une place admirable - sans compter que les dialogues sont calqués sur ceux de P.G. Wodehouse.
En fait, "Father" est un vrai écologiste, mais un écologiste "progressiste", un humaniste qui s'ignore ou plus exactement qui se projette en avant.
Mais il devra être mangé par ses fils...
Très beau livre, très actuel...