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14 juin 2010 1 14 /06 /juin /2010 14:22

J'en ai récemment médit, mais j'ai eu tort. C'est fou ce qu'on peut y apprendre, et pas seulement sur les fredaines de M. A avec Mme B, oh que non ! Tenez, il y a tout juste 15 jours, j'ai enfin compris pourquoi certains de mes amis avaient signé une pétition visant à faire interdire les OGM en Europe : l'instigateur de cette pétition était lui aussi à notre table et s'était enquis en termes amicaux de la raison de mon refus. Je lui ai donc demandé d'expliciter son point de vue en premier lieu, et que je me ferais un plaisir de lui répondre.

 

En fait, tout part d'un syllogisme très simple :

- Monsanto fait des OGM

- Monsanto est une des pires saloperies de la planète

ergo

- les OGM ne peuvent qu'être diaboliques.

 

Je dois ajouter que l'ami en question avait déclaré un peu auparavant qu'il allait voter Ecolo ou Groupe des Gauches (trotzkystes, maoïstes et communistes - ça doit être parfois folklo, les réunions), et donc sa position sur les OGM était nettement politique, on n'allait (presque) pas avoir droit aux histoires d'apprentis sorciers, à la malbouffe, etc. encore qu'à un moment il y eut bien un petit dérapage à la Chantal Jouanno, explosion des cancers dus à la pollution et tout ça, mais ce fut bref.

 

Je dois ajouter aussi que ça se passait entre gens de bon aloi, grands spectateurs d'Arte, évidemment, donc au courant de toutes les conspirations complaisamment décrites dans les documentaires diffusés par cette chaîne.

 

Ce fut tout de même une première surprise - pour moi - de constater qu'à peu près personne ne savait précisément (et même très approximativement) ce qu'était un OGM. Lorsque je voulus faire comprendre que chaque convive était un gros OGM, on me crut d'abord plaisantin ou provocateur, puis hors sujet. Que le blé ou la triticale puissent être considérés également comme des OGM ne sembla pas non plus être pertinent, puisqu'il ne s'agissait pas de Monsanto, firme qui concentrait la haine et l'acharnement de presque tout le monde, et dont on suspectait que j'étais un défenseur attitré, malgré mes dénégations. La preuve de la malfaisance de Monsanto, m'expliqua ma voisine, une vieille amie qui avait pourtant fait une licence en biologie (mais qu'elle n'a jamais pratiquée), c'est qu'ils vendent des grains qui ne peuvent être resemés après récolte, le fameux privilège du cultivateur. Il me fallut alors rappeler que Monsanto n'était que le plus gros des semenciers mais nullement le seul à utiliser des techniques transgéniques, revenir sur la saga du Terminator, expliquer pourquoi les agriculteurs achètent leurs semences - hybrides F1 - chaque année et ce depuis des décennies, pourquoi les 40 quintaux de blé à l'hectare des années '70 (qui émerveillaient déjà les agriculteurs de l'époque) sont passés à plus du double actuellement, pourquoi les hybrides ne sont pas nécessairement stériles, comment nos lointains ancêtres avaient créé le maïs à partir du téosinte et le blé à partir de l'égilope, et pourquoi les semences utilisées à Madagascar permettent certes à l'agriculteur d'exercer son privilège, mais au prix d'un rendement déplorable et d'une qualité très médiocre (je revenais justement de Madagascar où s'était tenu un symposium sur la question). Inutile de dire qu'au bout de mon exposé plus personne n'écoutait et qu'une nouvelle conversation avait repris, par suite à la question posée à notre ami anti-OGM : et les 80% de l'humanité qui crèvent de faim, comment les nourrir ? "N'importe comment, mais pas avec des OGM !" a-t-il répondu, ce qui est tout de même une réponse un peu abrupte voire quelque peu stupide, mais qui avait le grand avantage de permettre à tout un chacun de se lancer sur un nouveau sujet, oui, vous avez deviné, le surpeuplement... Si tant de gens meurent de faim, c'est tout simplement parce qu'ils sont trop nombreux, n'est-ce pas, Madame ? Alors, laissons-les mourir... Ah bien sûr, on ne le disait pas comme ça, mais les regards échangés étaient lourds de sous-entendus...

 

Je le répète, c'étaient tous des gens très chouettes - plusieurs artistes, un ingénieur, une (ex) biologiste - humanistes et tout. Mais pourquoi se donner du mal à lire des livres arides ou à écouter des conférenciers assommants quand il y a tant d'émissions de télé qui expliquent tout de manière si simple et compréhensible ?

 

 

 

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26 mai 2010 3 26 /05 /mai /2010 11:33

Il est paru récemment dans le New Scientist un petit dossier relativement intéressant sur The Age of Denial, le temps du déni, passant en revue les diverses théories du complot ou refus de l'évidence scientifique, comme l'Intelligent Design, le découplage VIH/SIDA, le 11 septembre, la vaccination en général et en particulier dans le cas de la grippe A(H1N1), etc. Et, dans l'etc, il y a, vous l'aurez compris, le réchauffement climatique global, du moins pour Debora MacKenzie, que j'ai connue mieux inspirée ; en vrai bon sceptique, Michael Shermer ne s'associe pas à ce point de vue : " Croyez-vous au RCG ? Répondez par tout sauf un oui franc et massif et vous risquez d'être catalogué comme un négationniste climatique, dans le même sac qu'un révisionniste de la Shoah ou un négationniste de l'Evolution". Et cependant, je le répète, Shermer est plutôt un convaincu (en l'occurrence un converti, mais visiblement pas un de ces convertis enragés).

 

On se souvient du fameux "trou dans la couche d'ozone" qui a tant défrayé la chronique il y a quelques décennies ; la science semblait bonne (elle le semble moins aujourd'hui), c'était de la chimie assez élémentaire et une connaissance rudimentaire de la stratosphère qui permettait de modéliser la chose et même d'expérimenter. Il ne fallait pas chercher bien loin l'origine principale des halogènes présents là-haut, puisque les CFC étaient déversés sans parcimonie dans l'atmosphère, et donc, le Protocole de Montréal n'a pas soulevé beaucoup d'opposition - je ne me souviens que de celle d'Haroun Tazieff qui prétendait mordicus que tout cela était un coup monté par duPont pour vendre de nouveaux gaz propulseurs, les fréons étant tombés dans le domaine public. Il est vrai qu'il parlait totalement en-dehors de son domaine de compétence et qu'il avait parfois tendance à la complotite... Je reconnais sans remords aussi avoir lutté à l'époque contre cette expression ridicule de "trou dans la couche d'ozone", mais je me faisais regarder de travers, comme encore maintenant lorsque j'essaye d'expliquer qu'il n'y a pas de "bon" ou de "mauvais" cholestérol.

 

Aussi les premières rumeurs sur le RCG ne m'ont pas surpris, il n'y avait pas de raison de mettre en doute la réalité d'un phénomène par ailleurs bien établi, le fameux effet de serre. J'étais cependant assez surpris de cet unanimisme soudain, de ce suivisme immédiat à ce qui n'étaient tout de même que des suspicions, même si elles émanaient de noms reconnus, mais immédiatement happées par les catastrophistes habituels, Greenpeace, WWF, FOE et tous les zécolos de service, ceux-là mêmes que Bjorn Lomborg avait épinglés dans son célèbre Skeptical Environmentalist (on avait essayé de le lui faire payer cher, d'ailleurs). Mieux vaut nulle science qu'un peu, dit-on, mais mieux vaut encore une bonne quantité. Le processus de Kyoto étant de toute évidence un spectacle de bateleurs cherchant à montrer leur musculation en ne l'exerçant pas, il valait tout de même la peine de se pencher d'un peu plus près sur la chose, d'autant que la plupart des catastrophes annoncées l'étaient dans un délai somme toute assez long ; étant donné les marges d'incertitude qu'on pouvait deviner, prendre des mesures draconiennes pour ce qui pourrait peut-être bien arriver dans un siècle méritait d'être au moins discuté. Inutile de le faire en Europe francophone, la cause est entendue et le moindre doute immédiatement taxé de la plus absolue méchanceté, mépris de l'humanité et mauvaise foi. Les bouledogues montent la garde. Aux Etats-Unis, par contre, la discussion était beaucoup plus vive, mais hélas plus polarisée aussi. Républicains contre Démocrates, liberals contre (ultra-)libéraux, il y avait un jeu politique et, c'est évident, l'influence de puissants lobbies - notamment ceux qu'on oublie un peu trop souvent, tout au plaisir de citer les pétroliers : le WWF, Greenpeace, le Sierra Club, qui disposent de fonds considérables, mais également d'autres acteurs qu'on suspecterait d'être dans le camp adverse.

 

Le film d'Al Gore fut le commencement du début. C'était tellement gros, tellement Barnumesque, tellement faux, avec des ruses de gamin, graphiques trafiqués et petites histoires familiales, que j'ai décidé d'aller voir d'un peu plus près. Par la suite, les Arthus-Bertrand et autres Hulot n'ont pu que me conforter dans ma méfiance ; je dis méfiance car je pense finalement qu'en cette matière, il reste de très sérieux doutes sur la science qu'on nous brandit et sur les voix de tonnerre qui nous annoncent : "la messe est dite !".

 

Car, enfin, où se situe finalement l'arrogance et la mauvaise foi ? Lorsque Hansen/Mann et leur RealClimate blog foudroient les hésitants, ou pire, les contradicteurs, en les traitant de vendus aux intérêts du Grand Capital, ou lorsque Pierrehumbert accuse Courtillot d'être le "truand" (the Ugly) du film de Sergio Leone, qui est le négationniste ? Je ne suis pas naïf au point d'imaginer que les scientifiques sont des gentilshommes qui se font des grâces et se piquent de courtoisie ; c'est une rude besogne où les sarcasmes, voire les insultes, peuvent pleuvoir. Le problème, ici, est compliqué par le fait que les gens du GIEC semblent se sentir investis d'une sorte de messianisme qui leur fait voir leurs adversaires comme des suppôts de Satan (quand je parle des gens du GIEC, c'est de ceux du WG1 qu'il s'agit. Les autres me semblent un tout petit peu des ectoplasmes à usage politique).

 

Il existe nombre de blogs très sérieux sur le sujet, alimentés par des scientifiques de grande qualité ; il en est d'autres plus virulents ou polémiques, voire franchement drôles, comme l'inénarrable Minnesotans For Global Warming. On se rend bien compte en les suivant que la messe est loin d'être dite, mais qu'il s'agit bien d'une messe. D'un côté, les physiciens, les praticiens, ceux qui ont une connaissance plutôt pratique des choses, de l'autre les théoriciens, les modeleurs, physiciens aussi, bien sûr, mais d'un autre type de physique : voilà en gros l'opposition des scientifiques, un peu Bill Gray contre Kerry Emanuel. Et puis, les politiques : les interventionnistes et étatistes d'un côté, de l'autre ceux qui se méfient de l'usurpation des pouvoirs par des bureaucraties avides. Quand on voit la Commission européenne réclamer à tue-tête que ses Etats se fassent hara-kiri et montrent la voie au Monde médusé par tant de grandeur et de noblesse, puis évidemment se faire jeter comme une malpropre du cénacle réunissant USA, Brésil, Inde, Russie et Chine à Copenhague, on a des doutes. Dans Le Monde de ce jour je lis que l'Allemagne regimbe au suicide ; intéressant, l'Allemagne, si elle a inscrit l'interdiction du déficit dans sa Constitution (absurdité à mon avis), ne l'a pas fait pour le principe de précaution et elle a eu mille fois raison.

 

Pour résumer, il n'est pas impossible que le RCG anthropogénique existe, mais c'est très loin d'être assuré. Les modèles climatiques sont très peu fiables, les mesures également, et tout particulièrement les proxies du genre courbe de Mann. Tirer des conclusions et prôner des politiques aux effets au moins aussi dévastateurs pour l'humanité que les catastrophes parfaitement virtuelles annoncées par les prophètes de malheur du WG2 me semble pour le moins prématuré. Il faut aussi savoir qu'il existe des lobbies particulièrement actifs dans tous les camps, et particulièrement dans le domaine des énergies alternatives et de la géo-ingéniérie - y compris la séquestration du dioxyde de carbone. Il n'est pas vrai que la maison brûle, il ne faut pas écouter les fauteurs de terreur au prix de la démocratie. Il n'est pas vrai que pour la Presse - scientifique ou autre - donner la parole à Pielke, à McIntyre ou à Lindzen c'est la même chose que de la donner à un adepte de l'ID.

 

Si j'ai parlé de moi, c'est simplement parce que je pense que mon itinéraire devrait être celui qu'on nous a toujours enseigné de suivre, celui d'un honnête homme, et je pense que de plus en plus de gens ont les mêmes doutes que moi. Mais il ne fait pas bon exprimer ses doutes hic et nunc, vous passez illico pour un fieffé facho en Europe et pour un vendu aux USA. Bah, tant pis, le plus regrettable dans toute cette affaire, c'est qu'on finit par succomber à la dissonance cognitive et qu'on ne lit même plus ses contradicteurs, ce qui est une funeste erreur.

 

 

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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 22:10

Eh oui, très bientôt les cinquante ans d'Indépendance cha-cha. Très bon Belge de souche (grands-parents et aïeux venant de Flandre, de Wallonie, d'Allemagne et même d'Espagne - mais au seixième siècle, au temps de l'Occupation espagnole, et de Séville par surcroît, donc avec des petits gènes arabes, ça va sans dire), je n'ai pas eu, contrairement à mon épouse et à l'écrasante majorité de mes compatriotes de cousins, d'oncles ou d'autres ayant investi le Congo de leurs pompes et de leurs oeuvres. Ah, si, un assez lointain cousin de ma mère avait sur le mur d'entrée de sa belle demeure un impressionnant dispositif de lances entrecroisées, de coupe-coupes, d'armes diverses de jet et de poing aux formes baroques destinées à infliger des blessures inouïes à des adversaires sanguinaires (belle hypotypose, non ?), de masques quelque peu effrayants pour mon âge tendre et ma tête de bois. Je ne sais d'ailleurs s'il avait mis les pieds dans ce continent qui me restait mystérieux ; de mon côté j'étais plutôt branché sur le Nouveau Continent d'une famille plus proche.

 

Bref.

 

Il reste que je découvre depuis une vingtaine d'année le continent d'un noir Conrad, celui qui fascine tant d'entre nous, et pour de terribles raisons. Comment rester insensible à l'appel de Buch et de son Voyage en Afrique extrême ?

Serais-je en route vers nos origines les plus extrêmes, elles aussi ?

 

The natives are restless... Oui, et les Mines du Roi Salomon...

 

Le mystère reste, et je m'envole tout bientôt vers ces terres natives, où, je me dois de le dire, la bouffe est dégueulasse, Occidental oblige, sauf pour les frénétiques de l'authenticité. Non, j'exagère, le boeuf peut y être exquis. Mais le reste...

 

A bientôt, j'espère vous (et m') expliquer pourquoi l'Afrique ne va toujours pas bien. Et je reste votre humble et dévoué serviteur.

 

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 13:07

suicide.jpg...les objecteurs de croissance, les inconditionnels de la tribalité, on peut en dire tout ce qu'on veut, mais pas qu'ils cachent leurs opinions. Je suis tombé plus ou moins par hasard sur un livre de Keith Farnish, Time's up ("Il est temps" ou plus précisément "c'est fini", du genre "je ramasse les copies"). Pour ce monsieur, l'espèce humaine n'est pas prioritaire, c'est le moins que l'on puisse dire.

 

Quelques citations (traduction personnelle et rapide) :

 

- La seule manière d'éviter l'effondrement écologique global et donc d'assurer la survie de l'humanité est de débarrasser le monde de la civilisation industrielle.

- Les gens mourront en masse lorsque la civilisation s'effondrera.

- En bref, le plus grand danger pour la population vivant dans les conditions créées par la civilisation industrielle est la population elle-même. La civilisationa créé les conditions parfaites pour arriver à une effroyable tragédie d'une ampleur jamais vue dans l'histoire de l'humanité. C'est l'une des raisons pour lesquelles il faut moins de gens.

- Alléger signifie se débarrasser d'un fardeau : par exemple, se débarrasser des herbivores domestiques, raser les villes jusqu'au sol, faire sauter les barrages et arrêter la machine à émettre des gaz à effet de serre. Le processus d'allègement écologique est une accumulation de nombreuses choses que j'ai déjà expliquées dans ce chapitres, en même temps qu'un élément (presque certainement nécessaire) de sabotage. 

 

Et ainsi de suite ad nauseam. Je n'aime pas les gros mots, mais on en vient assez vite à parler d'éco-fascisme en tous cas d'un mépris absolu de toute espèce de pensée démocratique et humaniste (mais on s'en doutait bien). Divine surprise, Hansen cautionne sur le site Amazon le livre de Farnish, avec le commentaire suivant : "Keith Farnish a raison : le temps est pratiquement écoulé et le 'système' est le problème. Les gouvernements sont à la botte des intérêts égoïstes des [producteurs d'] énergies fossiles - ils ne se soucieront de notre bien-être et de celui de la planète que lorsque nous les y aurons contraints, et cela va demander un effort gigantesque".

 

On connaissait déjà le point de vue de Mme Diane Francis publié dans un éditorial du Financial Post canadien : "Une loi mondiale, du genre de la politique de l'enfant unique en Chine, est la seule manière de renverser le taux global des naissances catastrophique", retrouvant là les mythes hystériques des Ehrlich et accessoirement donnant un coup de chapeau à Zhao Baige qui avait plaidé cette politique à Copenhague. Bien sûr, James Lovelock estime que la démocratie, c'est bien beau, mais qu'après tout... Et puis il y avait aussi cette sinistre tuerie-suicide d'un couple argentin scandalisés par le réchauffement climatique, mais après tout, il y a des déséquilibrés partout, comme chez ces illuminés (dangereux) d'Earth First!

 

Le fanatisme a de beaux jours devant lui.

 

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15 mai 2010 6 15 /05 /mai /2010 00:15

C'est en tous cas (presque) le titre d'un très récent ouvrage des excellents Cahuc et Zylberberg (Champs actuel) que je vous recommande vivement. Et, non, ils ne parlent pas de Trublion 1er mais de l'ipsissimus Sarkozy. Je ne l'ai encore parcouru qu'en diagonale, mais il vaut son poids de foie gras, sinon de caviar (et même de Beluga, si, si. Disons d'Osciètre, faut p'têtre pas exagérer).

 

Je ne sais trop s'il faut en rire ou en grimper au mur.

 

Lisez-le (à 6 €, it's a steal !), je jure que je ne touche pas un centime sur les ventes. De la même manière que je ne suis pas (hélas !) un climato-sceptique stipendié par les pétroliers.

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12 mai 2010 3 12 /05 /mai /2010 10:06

Vous allez comprendre...

 

Je suppose que vous aussi, lors des dîners en ville, êtes pris à partie par l'un ou l'autre attaccabottone tonnant contre la spéculation et les spéculateurs et épuisant son auditoire par des considérations douteuses. Je ne suis pas économiste, et donc mes objections n'ont-elles pas l'accent d'autorité qu'elles méritent (si si), mais le raseur en question ne l'est pas plus, et en général est même dépourvu des moindres connaissance de la Finance en général et de la Bourse en particulier.

 

Mais voilà, j'ai lu avec grand plaisir un billet d'Alexandre Delaigue sur Econoclaste, où il règle son compte avec agacement et humour à toute une série de clichés et de mythes à propos de ces méchants spéculateurs. J'avais écrit un petit article à ce sujet il y a un certain temps, où je citais un autre post tout aussi intéressant d'AD, car la matière est vaste...

 

Pourquoi pour rien ? Tout simplement parce que je suppose que, fan d'Econoclaste comme je le suis, vous connaissez le billet...

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 09:56

Lors du fameux "nuage" de cendre du non moins célèbre Eyjafjallajöküll, Hervé Kempf s'était fendu dans Le Monde d'un articulet relatant l'avis de spécialistes selon lesquels l'éruption ne provoquerait pas de phénomènes climatiques puisqu'elle n'avait pas atteint la tropopause. Fort bien, et qu'on s'en souvienne au cas où la pause - voire la diminution - du réchauffement global qu'on semble observer depuis une dizaine d'années se trouve confirmée ; qu'on ne vienne pas alors nous sortir l'Islande pour l'expliquer, et je n'avais pas manqué de le dire. Ce qui m'avait valu quelques belles algarades, dont un merveilleux "cessez de dire des mensonges !" d'un très haut niveau intellectuel. La preuve que j'étais un imposteur, continuait mon contradicteur, c'est que 1998 a été l'année la plus chaude depuis mille ans, et la dernière décennie itou. Pourtant, Phil Jones lui-même, à la question de savoir s'il y a eu un refroidissement significatif depuis Janvier 2002 répondait à la BBC : "Non. Cette période est encore plus courte que 1995-2009. La tendance cette fois est négative (-0,12°C) par décennie, mais elle n'est pas statistiquement significative [à 95%]" (il venait de répondre à une question portant sur la période 1995-2009, qui n'avait pas fait l'objet d'un réchauffement statistiquement significatif - mais de justesse). Il ajoutait qu'atteindre une valeur fiable est bien plus aisé pour des périodes longues que des périodes courtes, ce qui est un crypto-truisme, mais alors comment diable peut-on sortir des phrases absurde du genre "une année donnée (en l'occurrence 1998) est la plus chaude depuis mille ans" ?

 

Tout simplement en citant le troisième rapport du GIEC, où il est bien indiqué que "1998 est l'année la plus chaude du millénaire et la décennie 1990 la décennie la plus chaude". Par contre, le quatrième rapport est plus réservé : "Greater uncertainty associated with proxy-based temperature estimates for individual years means that it is more difficult to gauge the significance, or precedence, of the extreme warm years observed in the recent instrumental record, such as 1998 and 2005, in the context of the last millennium"  (AR4 6.1.1.1). Comment en est-on arrivé là ? Sans l'affaire dite Climategate on ne le saurait pas, et ce serait dommage, car tout cela illustre à quel point les auteurs du rapport fignolent le texte pour le rendre politiquement scientifique (ou scientifiquement politique, on pourrait en discuter).

 

Acte 1 : le 28 juillet 2006, Overpeck écrit à Briffa pour relayer une question de Susan Solomon, chair du WG1, demandant où est passée cette fameuse référence à 1998 et à la décennie '90 qui a disparu du texte de l'AR4 en cours de gestation.

Acte 2 : Briffa répond qu'effectivement, une telle référence n'a pas de sens étant donné les marges d'incertitude considérables ("The reason is that all reconstructions have very wide uncertainty ranges bracketing individual-year estimates of part temperature").

Acte 3 : Overpeck et Jansen ayant pressé Briffa d'insérer une phrase permettant une "communication efficace" ("any strategy we should adopt to make sure we communicate effectively"), celui-ci se fend d'un commentaire ni tout à fait honnête, ni tout à fait malhonnête, du genre "on ne peut rien dire sur la température des ces dernières années particulièrement chaudes en particulier, mais rien ne permet de remettre en question l'affirmation du Troisième Rapport que 1998 était probablement l'année la plus chaude de ce dernier millénaire" ("Greater uncertainty associated with proxy-based temperature estimates for individual years means that it is more difficult to gauge the significance, or precedence, of the extreme warm years observed in the recent instrumental record. However, there is no new evidence to challenge the statement made in the TAR that 1998 (or the subsequent near-equivalent 2005) was likely the warmest in the last 1000 years").

Quelques actes se passent en discussions un peu byzantines, puis on arrve au coeur du débat.

Acte X : Briffa reconnaît que son texte est un peu "too clever", "trop malin" (avec une nuance nettement péjorative), et admet que le texte a été introduit très tard et sans consulter qui de droit (le WG1) ni en se basant sur le texte du WG1.

Acte X+1 : le texte est tout de même inséré en fin du chapitre 6.1.1.1.

 

Tout cela n'est pas très kosher, évidemment, et il en est de même pour la fameuse histoire du "Mike's [Mann] Nature trick". Lorsque j'en avais entendu parler dans la Presse, il était de bon ton chez les commentateurs de dire que ce n'était qu'une boutade, un lapsus calami innocent, et j'avais à l'époque commenté qu'après tout, la renormalisation en mécanique quantique n'était qu'un "trick" également, mais qui permettait de sauver la théorie. J'aurais mieux fait de me taire, car j'ai pu lire de quoi il s'agit, et ça n'a rien d'innocent. J'en reparlerai.

 

On peut lire l'échange d'e-mails (et les commentaires, et beaucoup de choses) sur le blog de Steve McIntyre 

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7 mai 2010 5 07 /05 /mai /2010 13:42

Une pseudo-science qui ne dit pas son nom, telle est la diététique. Point de vue peut-être un peu excessif, mais seulement un peu, car ceux d'entre nous qui alignent quelques décennies au compteur se souviennent avec émotion (ou fureur, c'est selon) de toutes les modes diététiques passées (et même passées à la moulinette par les suivantes). Tout cela avec la caution des noms les plus illustres de la médecine, le dernier épisode Servan-Schreiber sur les Ω3 étant le plus drôle... ou le plus scandaleux, ledit S-S ayant semble-t-il une curieuse conception de l'éthique.

 

Je n'évoquerai les célèbres "cinq portions de fruits/légumes par jour" que pour le plaisir de cribler d'une flèche supplémentaire cette ridicule boursouflure d'inanité sonore. Je passerai également sur le "bon cholestérol" puisque j'en ai déjà traité, pour en arriver à une vache sacrée encore plus sacrée, j'ai nommé les lipides saturés ! Voilà tout de même plusieurs décennies qu'on nous serine que ce sont les plus terribles tueurs de tous, c'est une vérité descendue du ciel et qui rayonne dans tous les manuels de diététique conventionnelle.

 

Ben voilà, il semble que ce soit une erreur de plus. Un article récent du très sérieux American Journal of Clinical Nutrition affirme qu'une méta-analyse très poussée de diverses études précédentes ne montre aucun lien entre la consommation de graisses saturées et le risque de maladie cardiovasculaire. Et cela pour la bonne et simple raison que le taux de cholestérol sanguin total n'est pas un bon prédicteur de risque - c'est peut-être pour ça qu'il y a vingt ans on conseillait de ne pas manger plus d'un oeuf par semaine et que maintenant on préconise d'en manger un par jour...

 

Bref, on pointe un nouveau coupable du doigt : les glucides, aussi appelés hydrates de carbone, les sucres, quoi, rapides (sucre...) ou lents (pain, disgusting American cereals(*), true cereals, pasta, cookies, etc). Il paraît que la science est bonne, mais vous pensez que ça ne va pas faire plaisir à tout le monde...

 

Moi, je m'en fiche, je ne mange que de la barbaque rouge quasi-crue, les légumes et féculents, je déteste, donc... C'est pas le régime méditerranéen, c'est le régime Inuit.

 

(*) c'est le point de vue de George Orwell, pas le mien

 

(Via Scientific American)

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5 mai 2010 3 05 /05 /mai /2010 13:57

...et un hiver rigoureux suivi d'un printemps glacial ne contredit pas le réchauffement climatique global, c'est bien connu (tout comme il est connu que chaque canicule prouve que ledit RCG est en marche, c'est même comme ça que Hansen a secoué le Congrès américain en 1988, et aussi accessoirement en débranchant la clim'...). Et si au lieu de le contredire, il le confirmait ? Ce serait tout de même encore mieux, non ? Et puis, ce fichu volcan islandais, il ne corrobore pas lui aussi l'existence d'un RCG ? Suivez-moi, ou plutôt suivez le raisonnement d'un article du New Scientist : si les glaciers fondent (RCG oblige), ils diminuent la pression sur les chambres magmatiques des volcans, ce qui pourrait accroître la fréquence des éruptions, et les panaches d'aérosols bloqués par un système anticyclonique  pourraient être plus fréquents et plus durables. Dans une deuxième phase, on supprime le conditionnel, puis on passe carrément au futur : "[...] global warming will increase blocking weather patterns in summers over Europe" (c'est moi qui mets en évidence). Il ne faudra pas longtemps avant que la Presse n'inverse les termes et conclue que ce fichu intermède islandais prouve le RCG.

 

Par contre, et toujours selon le New Scientist, un nouveau petit âge glaciaire semble nous guetter, et il ne doit rien à l'éternel RCG, mais tout à... l'activité solaire, celle-là même qui est invoquée dans le mécanisme de blocage anticyclonique, celle-là même aussi qui est régulièrement combattue par les tenants du carbocentrisme comme étant négligeable à l'échelle du climat. Vous y apprendrez aussi que la physique de la stratosphère est très mal connue ("very little is known about the physics that governs the stratosphere"), ce qui la fiche tout de même mal pour les tenants de la prédiction à 50 ans au demi-degré près... Alors comme ça, toute l'Europe pourrait être plongée dans les hivers rigoureux et le GIEC ne nous en avait pas soufflé mot ?

 

Bah, tout cela prouve une fois de plus que parler de "réchauffement global" est une absurdité. La Terre n'est pas un système fermé, après tout, et certainement pas un système à l'équilibre ! Au secours, Prigogine !

 

P.S. Je n'avais pas vu l'interview de Ferry et Julliard, et je l'ai trouvé sur le blog de Laurent Berthod. Vous pouvez y arriver ici. Toujours chez Laurent Berthod, l'affaire Mojib Latif, qui prévoit une ou deux décennies de refroidissement global, mais pour des raisons totalement différentes. Bref, avouons qu'on n'est pas loin...

 

 

 

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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 15:20

Connaissez-vous la rose-lune, connaissez-vous la rose-temps, ah non, pardon, je recommence.

 

Connaissez-vous l'écocide, connaissez-vous Polly Higgins ?

 

Cette Madame Higgins, avocate au barreau de Londres, a fait semble-t-il son chemin de Damas et elle a été foudroyée par sa nouvelle mission : faire accepter par les Nations Unies l'écocide comme cinquième crime contre la Paix. Et qu'est donc cet écocide ? Selon Mme Higgins et ses acolytes, c'est "la destruction étendue, les dommages à ou la perte d'écosystème(s) d'un territoire donné, que ce soit par le fait de l'Homme ou autrement, à un point tel que les habitants de ce territoire voient leur possibilité d'en jouir paisiblement fortement restreinte" (traduction rapide avec une anacoluthe en prime).

 

Il est vrai qu'elle avait déjà proposé au Machin une "Déclaration Universelle des Droits de la Planète", selon laquelle non seulement il ne faut pas nuire à notre chère Terre, mais il faut même s'en occuper ("a duty of care to the planet"). Et la Bolivie a bien entendu repris l'idée à son compte - on connaît les fixettes d'Evo Morales pour sa Pachamama.

 

Mais c'est qu'elle va loin ! A s'en tenir à la lettre, il faudrait faire cesser immédiatement toutes les industries extractives, car l'extraction mène à l'écocide, qui mène à la raréfaction des ressources, qui mène à la guerre.

 

Inutile de dire que promulguer des lois contre les écocideurs permettrait de "poursuivre les négationnistes climatiques qui déforment la science et les faits pour dissuader les électeurs et les politiques d'agir pour résoudre les problèmes du réchauffement global et des changements climatiques". Inutile de dire que cela permettrait à la justice d'être plus expéditive  : "si vous incluez un délit absolu, pas question de discuter pendant des années : vous prenez un échantillon du sol et s'il teste positif, crac dedans (*) ! (Bang to rights)".

 

Il paraît que Madame Higgins est écoutée par l'ONU et la Commission européenne (ça, je n'en doute pas !). Il faudrait tout de même que son discours délirant soit diffusé orbi et urbi, car on peut sourire, rire, s'en moquer ou hausser les épaules, mais ce genre de personne peut avoir une capacité de nuisance considérable ; on imagine bien à quel point certains seraient tentés par une telle possibilité de faire taire - voire condamner - ses adversaires ou mêmes ses contradicteurs. Dès que pour des gens influents comme Hansen, Monbiot ou autres, la démocratie doit céder le pas au risque de "dérèglement climatique" (comme si le climat était réglé ! J'y reviendrai), on peut frissonner.

 

Ah oui, la tentation de la Sainte Inquisition...

 

(*) Parole de flic verbalisant, expression typiquement bruxelloise mais, à mon avis, irrésistible et très compréhensible.

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