Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Humeur !

Nucleardelinquent teen 150x200BioHockey%20Stick%20Jacket3 HandsOff-copie-1 

Recherche

Articles RÉCents

Autres Liens

24 novembre 2010 3 24 /11 /novembre /2010 11:08

belgique

 

(et voici son futur nouveau drapeau...)

 

Je ne comprends vraiment pas pourquoi ni comment les politiques francophones de ce pays refusent de voir les choses en face : les Flamands veulent l'indépendance de la République flamande, et quand bien même on alignerait sondage après sondage pour dire que non, enfin oui, c'est-à-dire pas tous, mais certainement une grande autonomie, etc. il n'en reste pas moins que tous les hommes politiques importants et, ce qui est nouveau, tous les éditorialistes flamands envisagent une scission avec sérieux, voire sympathie. Tordons tout de suite le cou à un mythe, celui de la "confédération" : notre prof de DIP nous avait bien rappelé qu'une confédération était une union politique d'Etats souverains, qu'il y en avait peu d'exemples dans l'histoire et que la Confédération helvétique n'en était pas une. On pourrait évidemment imaginer une telle confédération, mais alors postérieure à une indépendance d'un Etat flamand.

 

Qu'on m'entende bien : je n'ai nulle sympathie envers les récriminations nationalistes flamandes et je ne me réjouis pas de devoir envisager la scission du pays ; comme quasiment tous les Belges, j'ai de nombreux ascendants de tous bords - même espagnols - et la Flandre fait incontestablement partie de l'histoire européenne (la dénomination même de Flandre au quinzième siècle était assez vaste et surprenante pour les modernes que nous sommes). Je n'ai nulle sympathie pour les nationalismes quels qu'ils soient, mais je peux les comprendre lorsqu'il s'agit de défendre une langue, une culture qu'on estime menacées (sans parler évidemment des réactions de nations dominées - ce qui n'est tout de même pas le cas des Flamands). Alain Finkielkraut - avec lequel on peut parfaitement ne pas être toujours d'accord - nous rappelle dans de nombreux ouvrages la hantise de petites nations d'être absorbées par des voisins plus puissants, voire plus prestigieux. Le bilinguisme traditionnel des Flamands comme le monolinguisme regrettable des francophones ne s'explique pas autrement : Kafka écrivait en allemand, la grande majorité des Néerlandais et des Nordiques parlent couramment l'anglais, etc. Mais un ami Danois me rappelait que le danois était pour lui la plus belle langue du mondes, et il me le disait dans un anglais impeccable.

 

Il y a quelques jours, M. Eric Defoort - co-fondateur et homme éminent de la NVA - avait fait un tabac dans une émission de la VRT consacrée au plan B comme on l'appelle ici, soit la fameuse scission. On se souvient peut-être d'une autre émission de la RTBF cette fois, qui mettait en scène il y a quelques mois un coup d'Etat flamand proclamant unilatéralement l'indépendance du territoire, émission à mon point de vue parfaitement scandaleuse en ce qu'elle se présentait comme des nouvelles et non une fiction et qu'elle avait un ton ouvertement belgicain et assez anti-flamand (du moins anti-indépendantiste flamand, ce qui n'est pas le rôle d'un journaliste). Il confirmait bien sûr, et M. Bart De Wever également, que le but de la NVA était assurément de préparer à l'indépendance - à terme, cela va sans dire - et que les négociateurs n'accepteraient jamais que des petits pas menant à un tel but, et jamais au grand jamais la moindre concession revenant en arrière. Et les hommes politiques francophones n'écoutent pas, n'entendent pas. En ce qui concerne Bruxelles, M. Defoort était très clair : c'est la capitale de la Flandre, et il n'est pas question de la laisser tomber ; il ajoutait "en historien" No taxation without representation, ce qui en l'occurrence était parfaitement à côté de la plaque pour employer une expression familière, et il prévenait que donc Bruxelles devait s'attendre à voir tous ses crédits (flamands) coupés, à voir toutes les institutions (flamandes) se retirer et devrait s'apprêter à financer les retraites des navetteurs flamands... Il le disait en ricanant.

 

Minute, papillon ! Les Wallons et les Bruxellois n'ont jamais à ma connaissance décidé de ne plus faire partie de la Belgique ; si les Flamands veulent fonder leur Etat propre - et qui leur nie le droit de le faire ? - ils ne peuvent empêcher ceux qui restent de continuer à être la Belgique, avec son siège à l'ONU et sa qualité de membre de l'UE, du Conseil de l'Europe, etc. Bien sûr, une telle indépendance acquise pacifiquement - il y a de nombreux précédents historiques d'un tel processus - suppose de longues négociations et de très nombreux traités. Voilà à quoi la classe politique francophone devrait s'atteler ; après, la République flamande devra demander son adhésion à l'UE (bonne chance...), au CdE, à l'ONU etc. mais ce n'est plus l'affaire de la Belgique. El l'historien en peau de lapin devrait peut-être méditer sur les innombrables pays qui ont compris que l'indépendance ne signifiait pas un afflux de richesse ; certes le départ de la Flandre de Bruxelles sera coûteux, mais on n'achète pas son indépendance et s'il le faut, je ne doute pas que les Bruxellois chasseront ceux qui voudraient s'accrocher. Tout cela bien sûr parce que les Flamands (on me comprend) n'ont jamais accepté le fait que la Région de Bruxelles-capitale est précisément cela, une région à part entière ; pour eux, Bruxelles est une ville, et une ville flamande en plus. Ils se trompent, et les menaces de M. Defoort tombent mal : il n'est évidemment pas question de payer les retraites de navetteurs dont justement on se plaint qu'ils acquittent leurs taxes dans leur région d'origine (no representation without taxation, M. Defoort !), et a fortiori s'ils résident dans un Etat étranger...

 

Oh, certes, j'ai des amis artistes qui manifestent bruyamment contre ce plan B. Des scientifiques aussi. J'avoue ne pas les comprendre, car, n'ayons pas peur des platitudes, l'art n'a pas de frontières - c'est un peu différent pour la science à cause des sommes colossales en jeu, mais justement, on voit avec des réalisations comme le CERN, ITER, etc. qu'il y a moyen de passer par-dessus ce genre de problèmes, au moins en partie. Et quand je dis "pas de frontières", c'est d'un évidence absolue : je n'hésite pas à écouter un opéra à Glyndebourne, à voir une exposition à Berlin ou à courir à Art Basel (à Bâle ou à Miami). Ce qui me ferait hésiter, c'est le coût du voyage, pas le fait qu'il faille franchir des frontières. S'il faut le faire pour aller écouter un concert à Anvers, je m'en soucie comme d'une guigne.

 

Il y a tout de même un gros problème qui reste : tout cela me semble tellement limpide que je ne comprends diable pas comment tout le monde ne pense pas comme moi... Où donc me trompé-je ?...

Partager cet article
Repost0
21 novembre 2010 7 21 /11 /novembre /2010 21:45

Je crois l'avoir déjà dit, Jacques Audiard est un réalisateur que j'apprécie beaucoup (en toute modestie...). Je vois chez lui  une obsession de l'enfermement : évidente dans Un Prophète, mais sous-jacente dans tous ses films précédents. Regarde les hommes tomber, le coma dépassé bien sûr, mais aussi les rapports de soumission entre Mickey et ses deux maîtres, Sur mes lèvres, où Carla est enfermée dans sa surdité, De battre mon coeur s'est arrêté, Thomas bloqué à la fois par son art et son père, et jusqu'à Un héros très discret où Albert s'enferme dans sa mythomanie.

 

Et chaque fois, le personnage s'en sort vers le haut, au moins en quelque sorte...

 

J'y pensais encore hier en revoyant Regarde..., son premier film si j'ai bonne mémoire (mais pas son premier travail), excellent, encore un peu maladroit, avec sans doute trop de scènes de nuit un peu hermétiques, mais avec un découpage haletant (on ne peut même pas parler de flash-backs), sans aucune des afféteries du triste Iñarritu : la voix off et les intertitres faussement candides forment un canevas narratif bien carré et sans prétention - disons, sans prétention affichée...

 

Certes, ce bonhomme a le knack de trouver des titres accrocheurs, mais il y a derrière une oeuvre importante dans le cinéma français. Pour les imbéciles qui se cramponnent aux étoiles, je lui en décernerais 5...

Partager cet article
Repost0
16 novembre 2010 2 16 /11 /novembre /2010 23:05

Cruche. J'ai été (une fois de plus) piégé par de très bonnes critiques, par des amis et par François Ozon lui-même dont Sous le sable était remarquable, Swimming Pool bien meilleur que la critique ne l'avait proclamé, et qui avait conçu des courts-métrages assez choquants et prometteurs. Sa filmographie heurtée permettait d'espérer une "subversion" "décalée" (deux termes haïssables, mais peu importe) d'un infâme boulevard de Barillet et Grédy. Notons tout de même que le sublime Resnais avait transformé avec Mélo une triste pièce de théâtre d'Henri Bernstein qui, reconnaissons-le, en revendiquait le titre, mais n'est plus actuellement ni lisible ni jouable.

 

Passe encore le jeu hyper-théâtral typique du cinéma français mais qui a pu produire des joyaux comme Drôle de drame ou Les enfants du Paradis (encore que le jeu de Depardieu dans ce film-ci soit particulièrement retenu ; il faut convenir, mal gré qu'on en ait parfois, que c'est un grand acteur). Passe aussi que Mme Pujol (Deneuve) ne sache pas ranger un lave-vaisselle (on ne range pas le tiroir supérieur avec des verres sales avant d'avoir vidé le tiroir inférieur propre. Un détail, sans doute, pourtant une bourgeoise-potiche maîtresse de maison n'aurait évidemment pas fait ça. Ou alors elle aurait laissé la femme de ménage le faire). Mais avoir soigneusement enlaidi à la puissance n les intérieurs et les costumes des années '70 qui n'en demandaient pas tant : inutile, surligné, grossier.

 

Les personnages n'ont évidemment aucune épaisseur, on devait s'en douter. Luchini incarne une espèce de brute fascisante totalement incrédible même en 1977 et quasiment le tout à l'avenant (la scène du conseil d'administration n'est même pas une moquerie, elle est tout simplement ridicule). Là où Resnais reprenait une pièce de Bernstein dans Mélo en gauchissant à peine le trait tant des décors que des personnages pour en faire une quasi-tragédie, Ozon fait une farce, et une farce très peu drôle (quelques rires dans la salle, un ou deux sourires par-ci par-là). Quant à la fin, bâclée, elle culmine dans une épouvantable scène de foule avec Deneuve chantant C'est beau la vie - le voir pour y croire. Mais heureusement, on sait que le film va bientôt se terminer car aller plus loin dans l'horreur eût été impossible.

 

À faire peur. Quand je pense que c'est le metteur en scène d' Une robe d'été...

Partager cet article
Repost0
12 novembre 2010 5 12 /11 /novembre /2010 11:58

En ce qui concerne les voitures tout électriques, le patron de Renault-Nissan estime qu'elles constitueront 10% du parc automobile en 2020. Je parle bien des véhicules tout électriques, qu'on recharge à une borne de courant (ou en pédalant), et non des véhicules hybrides comme la Prius - la plus célèbre - contre lesquels le grand ayatollah Geoge Monbiot a bien évidemment fulminé un interdit puisque sur la route ce ne sont que de vulgaires véhicules à essence.

 

Je suppose que vous avez tous entendu parler de la miraculeuse EV1 de General Motors, qui a bien entendu été assassinée par l'administration Bush, les pétroliers et les garagistes selon un documentaire très répandu sur le Net (vous pouvez aussi le regarder sur le site de Véronique Anger). La réalité est nettement plus nuancée : c'était une voiture lancée en prototype par GM dans une Californie où une loi draconienne dite Zero Emission conduisait les fabricants automobiles à trouver un peu n'importe quoi pour dire que... D'autre part, il y a toujours une partie de la population (et spécialement Californienne  !) pour s'enthousiasmer devant le dernier gadget à la mode, et l'EV1 était un beau gadget, rapide, aérodynamique, futuriste et... inutilisable. Deux places (aux USA !), un rayon d'action riquiqui, un mode de chargement anti-pratique, et un prix colossal. C'était ce qu'on appelle a conversation piece pour les heureux pilotes d'essai sélectionnés par GM et qui pouvaient frimer devant leurs copains techno-geeks comme eux. Quelques milliers - ou même dizaine de milliers - de ces voitures n'auraient qu'écorniflé les profits des pétroliers et des stations-service, et n'auraient nullement diminué les revenus des réparateurs puisque, contrairement à ce qui est prétendu un peu partout, la maintenance d'une voiture électrique est au moins aussi complexe que celle d'une voiture thermique ou - surtout - hybride.

 

Je n'ai rigoureusement rien contre le principe du tout électrique, mais je reste réaliste sinon sceptique. Dans l'état actuel de la technologie (et 2020 c'est dans dix ans, c'est-à-dire demain ; même une découverte technologique fracassante faite ce jour mettrait au moins dix ans pour s'établir industriellement), le tout-électrique est irréaliste, à moins d'interdire les moteurs thermiques, qui par ailleurs évoluent et se perfectionnent sans cesse, sans nul doute aussi à cause des normes d'émissions de plus en plus sévères. 10% de VE en France demain, c'est 300.000 points de recharge à créer, à un coût unitaire d'au moins 50.000 € ; la recharge d'une batterie Lithium-ion durant plusieurs heures, on a imaginé des systèmes de location de batteries dans les stations-service existantes ou d'autres possibilités relativement tordues et difficilement applicables. Car l'essentiel est là : les batteries les plus performantes actuelles sont extrêmement coûteuses, très délicates et dangereuses (contrairement à ce qu'on peut penser l'essence est peu dangereuse : les véhicules n'explosent que dans les films d'action, ou presque), s'épuisent après quelques centaines de cycles de charge et ont donc une durée de vie très limitée. Et surtout, leur densité d'énergie est très faible. Voyez la magnifique Tesla Roadster : ce jouet pour gosses de riches contient une batterie de 53 kWh rechargeable en 4 heures. Quand je fais le plein de ma Renault Espace, j'y mets en moins de trois minutes plus de 600 kWh, à un prix plus élevé, je le concède. Mais les kW.h de la Roadster, il faut bien les fabriquer quelque part : comme l'hydrogène, le courant n'est jamais qu'une monnaie d'échange, pas une énergie primaire. Et c'est là aussi que le bât blesse !

 

Remarquez qu'il y a aussi le fameux problèmes des "terres rares" (les lanthanides, qui par ailleurs ne sont ni rares ni des terres, mais dont le minerai a une fâcheuse tendance à être concentré en Chine) qui sont utilisées extensivement dans les moteurs électriques (spécialement le néodyme et le lanthane - pour fixer les idées, une Toyota Prius contient environ 1kg de néodyme et 10kg de lanthane) - et, bien entendu dans les dynamos des éoliennes puisqu'une dynamo est un moteur "à l'envers"... Les centaines de milliers de nouveaux emplois dans la fabrication des technologies "vertes" pourraient donc bien plutôt se matérialiser en Chine. Et quelle aubaine ! Ne croyez pas une seconde que je ne me réjouisse pas pour les Chinois, mais c'est tout de même une réflexion à faire avaler à Borloo quand il envoie son tir de barrage en faveur des "emplois verts".

 

Hélas, la simplificite n'arrête pas de frapper...

 

P.S. Voir également une analyse très convaincante d'un effet d'annonce bien précis : l'EPA elle-même décerne un brevet de mérite à la Nissan Leaf, mais à y regarder de plus près, le point de vue de l'EPA ne reflète que sa position idéologique (ce dont personne qui connaisse l'Agence en question ne doutera, d'ailleurs). Mais chacun sait que le Coyote Blog est stipendié par le pétroliers, d'ailleurs pour en avoir la preuve il suffit de se referer à son post sur l'immigration.

Partager cet article
Repost0
10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 15:04

"Plus de 80% des belges entre 35 et 74 ans ont trop de mauvais cholestérol, ce qui augmente le risque de maladie cardio-vasculaire et de mortalité.

L'utilisation de médicaments destinés à faire baisser le mauvais cholestérol a été multipliée par vingt au cours des douze dernières années en Belgique, selon le Centre fédéral d'expertise des soins de santé. Un Belge sur cinq âgés de plus de 35 ans consomme des statines. Ces médicaments coûtent à l'assurance maladie annuellement plus de 215 millions d'euros, soit 7% du budget des médicaments hors hôpitaux. L'augmentation observée est principalement liée à un accroissement important de la "prévention primaire", constate le centre, c'est-à-dire à l'utilisation de statines par des personnes avec un taux de cholestérol trop élevé qui veulent diminuer leur risque d'accident cardio-vasculaire, par exemple un infarctus, mais qui n'ont pas encore rencontré un tel problème.

Le centre recommande de ne considérer l'utilisation de statines que comme un des éléments d'une politique de prévention cardio-vasculaire globale. Un changement de style de vie, comme arrêter de fumer, pratiquer plus d'exercice physique et s'alimenter sainement, devrait être "prioritaire", fait-il observer."

 

Bien. Sauf que ce fameux "mauvais cholestérol" a bon dos, nul doute que le Centre susnommé sache bien de quoi il retourne, mais en utilisant un tel barbarisme il ne fait que le répandre.

 

Quant on connaît les affres budgétaires dans lesquelles se débattent les gouvernements de par le monde et notamment dans notre petite Terre d'héroïsme et qu'on s'aperçoit que les statines coûtent audit gouvernement quelque 215 millions d'euros par an - sans que soit chiffrés les bénéfices découlant de leur usage - est-on vraiment paranoïaque en pensant vaguement qu'il y a là-derrière une petite annonce de retour de bâton ? Si vous ne mangez pas sain, si vous ne faites pas d'exercices physiques (réglementés, bien sûr), on vous présentera la note, en la doublant pour les fumeurs dont le vice est déjà taxé au paquet. Et pas seulement les fumeurs d'ailleurs, puisque les plantations de tabac en Ombrie (j'en reviens, c'est grandiose), en Grèce et marginalement ailleurs en Europe sont subsidiées par la PAC en toute transparence et en toute opposition avec le message hygiéniste de la Commission... Ledit tabac étant d'ailleurs de qualité exécrable ; j'ignore si on l'utilise pour fabriques les abominables Nazionali, mais je crois savoir qu'on l'exporte vers les pays pauvres qui ne peuvent se payer du pur Virginia... Bref, encore une fois le monde occidental fourguant ses déchets empoisonnés à l'ex-Tiers-Monde !

Partager cet article
Repost0
10 novembre 2010 3 10 /11 /novembre /2010 12:19

greensgotwrong

Le 4 novembre, la chaîne de TV Channel 4 de Grande-Bretagne a diffusé la première émission d'une série remettant en question plusieurs des dogmes fondamentaux des Verts, comme le nucléaire, les biocides etc. Ce qui est déjà un événement, la télé ne donnant généralement la parole qu'à des Coline Serreau ou autres Vandana Shiva, mais le plus drôle dans l'affaire, c'est que la série donne la parole à des Verts ayant viré leur cuti, comme Mark Lynas (qu'on a connu en faucheur volontaire avec tout l'équipement obligé, combinaison blanche de peintre et masque itou) qui professe très sagement  : "si nous n'avons pas un débat constructif sur ce que l'environnementalisme peut espérer réussir, son potentiel positif dans le monde est en grand danger de se diluer dans une adhésion quasi-religieuse à des campagnes du passé" et "prenons le nucléaire. Les racines du mouvement environnementaliste actuel est intimement lié à ses campagnes anti-nucléaires - mais il n'est absolument pas évident que celles-ci aient été bénéfiques pour l'environnement. Le nucléaire n'a pas provoqué l'extinction d'une seule espèce. Au contraire, il a été extraordinairement bénéfique pour des pays industrialisés à population dense et gourmandes en énergie de produire une électricité indispensable sans émettre de CO2".

 

Tout le monde n'est évidemment pas d'accord, et les émissions prennent bien soin de donner la parole aux deux camps. Il est d'ailleurs intéressant de constater que Greenpeace et le WWF se sont rangés à l'avis positif de l'OMS sur l'utilité du DDT comme moyen de prévention de la malaria jusqu'à ce qu'on trouve une alternative plus respectueuse de l'environnement. Fort bien, mais évidemment, les anti-DDT se font entendre, et notamment les auteurs de Merchants of Doubt dont l'argumentaire criant de mauvaise foi contient cette perle : "les campagnes de DDT n'ont pas réussi dans de nombreux endroits moins développés parce que simplement asperger ne suffisait pas". Il est évident que toutes les campagnes d'éradication à long terme portaient également sur la prévention ; les auteurs ne peuvent l'ignorer, mais on connaît la grande honnêteté intellectuelle de Naomi Oreskes...

 

Voilà un signe, pourvou qué ça doure !

 

(dessin de Josh dans le Bishop Hill Blog - celui de A.W. Montford :

 

Hockey%20Stick%20Jacket3 

Livre que je recommande chaudement !)

Partager cet article
Repost0
8 novembre 2010 1 08 /11 /novembre /2010 23:14

Ah, comme je rêvais enfant de devenir cosmologue ! Je rêvais aussi d'être chanteur d'opéra, et même si certains amis me complimentent sur la façon admirable dont je chante le Catalogo, j'ai certains doutes sur leur sincérité.

 

Bref. On sait - ou on ne sait pas, va savoir - que vers la fin des années '60, on a découvert des bouffées de rayons gamma, détectées par des satellites cherchant des essais d'armes nucléaires. Ces "bouffées" peuvent durer quelques secondes mais proviennent sans doute de catastrophes cosmiques extraordinairement énergétiques (on parle d'énergie aussi élevée que ce que notre Soleil pourrait émettre durant 10 milliards d'années...). Certaines de ces ces bouffées semblent provenir d'un effondrement d'une étoile en un trou noir (et je me souviens aussi qu'il n'y a pas si longtemps, un "trou noir"  n'était qu'une hypothèse assez peu acceptée par la majorité des cosmologues) ou une collision entre deux étoiles à neutrons.

 

Cette énergie extraordinaire leur permet d'être visibles juste encore à la limite de l'Univers observé, jusqu'à 13 milliards d'années-lumière (+/- 600 millions d'années après le Big Bang, si la constante de Hubble... etc.).

 

Avouez que nous vivons dans une époque formidable !

Partager cet article
Repost0
5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 15:41

Une petite note rapide sur le sujet qui commence à prendre de l'ampleur à mesure que les autres cataclysmes se révèlent bien hasardeux. Evidemment, les océans sont alcalins, et d'un pH par ailleurs très variable.

 

On trouvera dans CO2Science une méta-analyse de plusieurs centaines (1103 à l'heure actuelle) d'observations portant sur des organismes marins en présence d'un pH réduit ("plus acide" - en fait, donc, moins basique) soit par adjonction d'HCl, soit par barbotage de CO2.

 

La conclusion de l'étude est claire :

 

"The results we have depicted in the figures above suggest something very different from the doomsday predictions of the climate alarmists who claim we are in "the last decades of coral reefs on this planet for at least the next ... million plus years, unless we do something very soon to reduce CO2 emissions," or who declare that "reefs are starting to crumble and disappear," that "we may lose those ecosystems within 20 or 30 years," and that "we've got the last decade in which we can do something about this problem." Clearly, the promoting of such scenarios is not supported by the vast bulk of pertinent experimental data [...] In conclusion, claims of impending marine species extinctions driven by increases in the atmosphere's CO2 concentration do not appear to be founded in empirical reality, based on the experimental findings we have analyzed above."

 

Je suppose qu'il est inutile de traduire...

Partager cet article
Repost0
5 novembre 2010 5 05 /11 /novembre /2010 14:18

Mais tout d’abord, retour à Mgr Léonard qui se justifie longuement, et notamment sur l’emploi de la “justice immanente” ; après avoir bien indiqué qu’un théologien comme lui n’utilisait pas en vain des concepts importants et techniques incompris du commun des mortels, il donne quelques exemples :

“Si nous malmenons la Terre par des comportements environnementaux irresponsables, il faut s’attendre à ce qu’en retour la Terre finisse par nous malmener (changement climatique, montée des eaux, disparitions d’espèces, etc). Pour cela, il ne faut aucune décision divine ; cela découle de la nature même de nos comportements. Semblablement, quand des ministres de la santé font écrire sur les paquets de cigarettes : « le tabac nuit gravement à la santé », leur idée n’est pas que votre bronchite chronique ou votre cancer du poumon résulteront d’un châtiment divin et encore moins de leur décision, mais simplement qu’il résulte de votre tabagie. Ils invoquent donc implicitement le concept de « justice immanente ». Or, d’après un certain nombre d’articles que j’ai lus, il semble que la première diffusion du sida a été due, au moins pour une part, à une contamination liée à des pratiques sexuelles risquées (partenaires multiples, sodomie, etc.)”.

 

Je dois dire que si c’est ça la "justice immanente", une sorte de principe de précaution du pauvre, alors étudier la philosophie, la métaphysique et la théologie pour en arriver à de telles platitudes me semble un grand gaspillage de ressources. Si vous dévissez durant une escalade, c’est la justice immanente… Remarquez tout de même l’allusion écolo (s’il espère se concilier les Verts, il s’abuse un peu), mais surtout la merveilleuse pétition de principe : les “pratiques sexuelles risquées” le sont à vrai dire depuis que le sida a fait son apparition. En 1980, personne ne pouvait penser que la sodomie était “risquée”, mais certainement qu’elle était “immorale” pour les Mgr Léonard de l’époque.

 

Bon, je tourne définitivement la page, il ne vaut pas tant que ça, mais avec les Mgr L. et les Tea Parties, la droite dure se fraye un passage assez déplaisant.

 

Non, mon titre faisait référence à une publication du PNUD selon lequel La plupart des habitants de la planète sont aujourd'hui en meilleure santé, vivent plus longtemps, sont mieux éduqués et ont un plus large accès aux biens et services qu'il y a 20 ans (pour mesurer le développement, le PNUD a établi un Indice du développement humain –IDH- qui recouvre non seulement les revenus, mais aussi la santé et l'éducation). Le progrès est sensible depuis deux décennies, "même dans les pays qui connaissent des conditions économiques défavorables", l'éducation et la santé des gens s'y étant "grandement améliorées". Ces progrès ne sont pas limités à la santé, à l'éducation et à l'élévation des revenus "mais s'étendent à la faculté des gens à choisir leurs dirigeants, à influencer les décisions publiques et à partager le savoir". Les progrès enregistrés en termes d'IDH de par le monde "ont été impressionnants". Partant d'un niveau de 0,57 en 1990, l'IDH mondial moyen est passé à 0,68 en 2010, poursuivant une progression amorcée en 1970. "Cet accroissement reflète une augmentation globale de 25% environ des indicateurs de santé et d'éducation, ainsi qu'un doublement du revenu par habitant", souligne le rapport.

 

 

Je dois à la vérité de dire que cette publication n’a pas été entièrement passée sous silence dans la Presse écrite et radiophonique, mais je n’en trouve nulle trace en faisant la recherche « pnud » sur Le Monde ; la nouvelle aurait à mon avis mérité un article de première page (5 colonnes à la une), mais ce n’a nullement été le cas, et à la RTBF on a eu droit à la chevroteuse de service qui rappelait tout de même que trois pays (sur 135) avaient reçu une note négative (La RDCongo, la Zambie et le Zimbabwe, ce qui n’étonnera personne), et que le Pnud insistait beaucoup sur les prédictions effroyables du GIEC, ce qui n’étonnera pas grand monde non plus, mais enfin, ça s’appelle renvoyer l’ascenseur, le PNUD n’ayant aucune compétence pour se prononcer ès-qualités.

 

N’ayez aucune crainte : dès demain, vous verrez réapparaître « les riches plus riches et les pauvres plus pauvres »…

Partager cet article
Repost0
2 novembre 2010 2 02 /11 /novembre /2010 11:03

Dans la dernière livraison de Science et pseudo-sciences de l'AFIS, Jean-Claude Pecker signe un premier article sur "Les conceptions de l'univers, d'Aristote au Big Bang" - qu'en fait Hoyle avait appelé Hot Big Bang pour mieux le ridiculiser.

 

Jean-Claude Pecker, tout comme Fred Hoyle, n'adhère pas au quasi-consensus autour du Big Bang (qui d'ailleurs fait l'objet de controverses acharnées au sein même de son modèle). Le modèle de Hoyle est, paraît-il, disqualifié par les observations assez récentes, et Wickramasinghe se trouve bien seul à porter le fardeau de son maître - par ailleurs génial, mais que son caractère assez abrupt a tenu à l'écart de toutes les "distinctions" qu'il méritait, ce qui n'est pas à l'honneur de la profession, mais passons.

 

Pour ce qui est du point de vue de JCP, je ne le connais pas mais il paraîtra dans le prochain numéro de la revue. Je ne suis pas astrophysicien, et il n'entre ni dans mes intentions ni dans celles de l'AFIS de vouloir "départager" les points de vue ; leur passionnant n°291, où ils exposaient les éléments scientifiques du dossier du réchauffement global anthropique leur avait valu quelques admonestations rappelant la fable d'Anatole France :

 

un politicien s'était fait élire à la position suprême de son pays en promettant de faire tomber du ciel chaque jour des alouettes rôties dans la bouche de ses concitoyens. Le lendemain de son élection, la foule s'assemble, l'élu arrive et - miracle ! - une pluie d'alouettes rôties tombe effectivement du ciel. Quelques instants plus tard, deux grondements fusent de la foule : "elles sont trop cuites !", "elles ne sont pas assez cuites !", puis ils culminent dans un gigantesque "chassons l'imposteur !"

 

(je crois que c'était dans l'île aux pingouins)

 

tout ça pour dire que les tenants de l'une ou l'autre thèse leur reprochaient de ne pas avoir démoli celle de leurs adversaires - ce qui à l'évidence n'était pas le but.

 

Ce qui m'a par contre surpris dans le chapeau (et dans le texte) est la référence explicite à Eftichios Bitsakis avec lequel JCP "détrui[t] et reconstrui[t] [depuis plusieurs années] tour à tour les édifices cosmologiques que nous offre la communauté scientifique" (je cite JCP). Il se fait que je connais Eftichios Bitsakis depuis longtemps, non pas personnellement, mais par un livre que ce philosophe avait fait paraître dans les années 70 et qui s'intitulait Physique contemporaine et matérialisme dialectique, rien de moins. Etant à l'époque intéressé par ces deux sujets, j'avais acquis le livre sans même le feuilleter ; grave erreur. Il s'agissait dans cet ouvrage (repris d'une thèse de doctorat de son auteur) de comparer la physique contemporaine (et si j'ai bonne mémoire plus précisément la mécanique quantique) à la pensée de Lénine, et à montrer que cette pensée géniale non seulement annonçait et devançait mais surtout transcendait la mécanique quantique, et en résolvait les paradoxes apparents où s'embourbait la science bourgeoise. J'exagère à peine, mais on trouvera ici une critique philosophique de l'ouvrage qui vaut également son pesant de larmes. A l'époque il restait encore quelques nostalgiques de la pensée-Mao-Tse-Tung, mais ils étaient définitivement en perte de vitesse, et le grand Lénine restait tout de même la référence de bronze.

 

Délirant, je ne vois pas d'autre mot ; des gens comme Serres ou Latour sont des scientistes à côté de M. Bitsakis, qui, par ailleurs, possède paraît-il un "palais crétois" et est certainement un ami délicieux de JCP ; mais j'avoue que leur proximité ne me donne pas trop envie de lire la suite de l'article (mais ne m'en empêchera certes pas !).

Partager cet article
Repost0