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24 octobre 2011 1 24 /10 /octobre /2011 20:21

On fait beaucoup de cas actuellement des dérives possibles des régimes à venir en Tunisie et en Libye, parlant avec une méfiance (justifiable sinon justifiée) des références à la source de droit islamique, la charia (le chemin).

 

Je ne suis pas arabisant ni islamologue, et donc mon point de vue est celui d'un amateur éclairé ayant passé quelques années dans la coopération en Algérie, cherchant passionnément à comprendre une civilisation qui, en son temps (disons, jusqu'à la fin officielle de l'idjtihâd - cela est très discuté) était bien plus ouverte que la nôtre, romano-chrétienne pour résumer.

 

Le monde musulman comprit très vite dès la mort de Mohammed que les préceptes du Coran étaient extrêmement lacunaires. Il y avait certes des injonctions fortes, mais soumises à révisions selon les sourates postérieures. Il fallait donc compléter, amender, ajouter, voire corriger. Ce fut donc, avec l'arrivée d'autres sources que les Arabes, et notamment celle des Persans, des Syriens et des Irakiens (et d'autres encore), le principe des hadîth-s : "Untel, fils de Untel, rapporte que Untel a entendu le Prohète dire que... [c'est ce qu'on appelle traditionnellement "la chaîne des garants", l'isnâd]", etc. Bien sûr, tout cela allait dans tous les sens et ça faisait un peu désordre, mais c'était la base de la sunna. Il fallait plus, et mieux. On inventa alors le rây (en gros, "bon sens" - Goldziher le traduit par opinio prudentium en accord avec le corrigere jus propter utilitatem publicam [rectifier le droit en vue de l'utilité publique] du droit romain) et le qiâs (analogie) pour avancer. Après de nombreuses discussions et étripages il en résulta les quatre écoles (dites bizarrement rites) classiques du sunnisme (le chiisme ou le soufisme, c'est encore autre chose, et je m'y connais encore bien moins) : hanafite, chaféite, malékite et hanbalite, qui diffèrent selon les régions, mais qui sont toutes admissibles sans aucun problème. Certaines sont plus strictement coraniques, d'autres sont plus libérales, mais on peut passer d'une interprétation à l'autre sans tomber dans l'anathème ou la kaffiriya (le paganisme).

 

Ces quatre écoles sont-elles le summum de l'Islam (comme Mohammed est le sceau [le dernier] des prophètes) ? Certes non. Malgré toutes les résistances, et malgré le fait que l'Islam mêle intimement le Politique et le Religieux, il y a encore de nouvelles lectures, mais toujours sous l'égide coranique. Ainsi, certains docteurs de la Loi (très minoritaires, je l'admets...) estiment que la polygynie n'est acceptable que si chaque femme reçoit un traitement strictement identique (majeure) ; or, un tel traitement est impossible (mineure) ; ergo la polygynie est interdite. Je ne sais trop si c'est un BARBARA, un CELARENT, un DARII ou un BARALIPTON (*) ou quelque autre syllogisme, mais ça me plaît assez...

 

Pour en savoir plus (car tout ça est bien plus compliqué que ci-dessus) : évidemment le merveilleux et indispensable Maxime Rodinson (ici, son Mahomet, mais il en a écrit tant d'autres ! et passionnants !), le très exigeant Laoust sur les schismes dans l'Islam, et aussi le "roboratif" (je déteste ce terme galvaudé, mais juste en l'occurrence) Les Assassins de Bernard Lewis.

 

(*) Asserit A, negat E, etc... On n'apprend plus ça à nos rejetons, et c'est dommage.

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 13:58

J'entendais il y a quelques jours un économiste déclarer en interview lors de l'affaire Dexia qu'il avait toujours été très méfiant envers les banques publiques, mais qu'il avait sensiblement nuancé ses points de vue à la lumière des événements de ces deux dernières années.

 

C'est une opinion très largement partagée, sans aucun doute, ce que ne manquait pas de faire ironiquement remarquer le journaliste. De là, cependant, à vouloir comme certains nationaliser tout le système bancaire, minute, papillon !

 

Le cas de Dexia est exemplatif à de nombreux égards. Quand Mariani a été parachuté comme CEO du groupe, il aurait déclaré (d'après Jean-Luc Dehaene) : ce n'est pas un holding bancaire, c'est un hedge fund ! Oui, mais ça ne l'a pas empêché de s'asseoir sur l'avis (très avisé, la suite l'a démontré) de la Commission européenne en date du 26/2/2010 et d'obéir, le petit doigt sur la couture du pantalon à Mme la Ministre des Finances Christine Lagarde ; il a d'ailleurs très mal géré toute l'affaire, avantageant scandaleusement la partie française du groupe. Mais il faut dire à sa décharge qu'il était incompétent en matière bancaire. Cela dit, les clients institutionnels de Dexia Banque Belgique étaient captifs (collectivités locales), et les administrateurs publics - comme ledit Jean-Luc Dehaene, totalement incompétent lui aussi en matière bancaire - se sont contentés de toucher leurs jetons de présence et ont multiplié les déclarations intempestives. Et ne parlons pas des régulateurs qui n'ont rien régulé et rien contrôlé. Quant on pense au SEC et à l'affaire Madoff, on en viendrait presque à excuser notre CBFA...

 

Alors, tout de même, prudence.

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17 octobre 2011 1 17 /10 /octobre /2011 23:32

Vous croyiez que c'était le défaut de payement de la dette souveraine ? Non, bien sûr, nous savions presque tous que ça devait arriver et cela depuis plusieurs mois. C'est, s'il faut en croire un certain David Strahan dans le New Scientist un effet de dominos qui va précipiter l'Irlande (il a mal lu les nouvelles de ce pays, mais peu importe), le Portugal, l'Espagne et même l'Italie dans un gouffre infernal. Tout l'Euro va s'effondrer, et les traités de Maastricht, de Lisbonne et de Londres font qu'ils devront dès lors quitter l'Union ! (il ne les a sans doute pas lus, ces traités, ni compris les autres, mais encore une fois peu importe). Donc, toute l'Union européenne va se casser la figure, et notamment l'Emissions Trading System, une usine à gaz complètement foireuse dont ledit Strahan reconnaît qu'elle est très généralement critiquée comme étant inefficace, mais, à l'en croire, pourrait imposer (comment ?) an international framework which could be strengthened and expanded. Tu parles ! Tout le monde en rigole, but il could be... Et puis, étant donné l'effondrement économique généralisé qui en résulterait, on pourrait se réjouir que les émissions de CO2 pourraient diminuer... Merveille... 400 millions de gens plongés dans la pauvreté, que ce serait bon pour la Planète ! Et de nous rappeler que selon le GIEC et l'IEA, il faudrait investir 18.000 milliards (oui, vous avez bien lu, 18 trillions) de dollars à l'horizon de 2035 pour éviter ce que les modélisateurs estiment nécessaires pour arriver à une augmentation de 2°C de la température globale de la Terre, quand il faudrait une somme bien moindre pour développer - mais évidemment, à politique changée... - les infrastructures des pays pauvres, voir Lomborg.

 

Et notre Strahan de conclure que le meltdown "d'une économie [grecque] mineure qui a peu à vendre à part son soleil pourrait condamner la Planète à un réchauffement global incontrôlable".

 

Avez-vous jamais lu article aussi ignoble ? J'avoue en être révolté.

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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 16:02

Merci et bravo à Wattsupwiththat

 

indignes

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14 octobre 2011 5 14 /10 /octobre /2011 09:43

Non, je ne veux pas me refaire une nouvel Optimiste Rationnel, je repense simplement à un de mes anciens posts où je souhaitais que les modèles de circulation globale soient affinés pour être plus crédibles - et surtout plus exacts ! On retrouve à nouveau le problème "modélisation/sens physique" si fréquent un peu partout en sciences, et qui fait se dresser communauté contre communauté. Et les modèles du GIEC WG1 sont notoirement simplistes - et les assertions faites en s'y conformant de manière aveugle sont à la limite de l'escroquerie intellectuelle assurent quelques "sceptiques" comme Roy Spencer, Richard Lindzen, Roger Pielke Sr. ou Freeman Dyson. Jusqu'à présent, les contributions dues aux cycles solaires étaient réduites à la portion congrue et on se souvient de la volée de bois vert qu'avait reçue Vincent Courtillot quand il avait osé le faire remarquer. Idem pour Claude Allègre, bien entendu, mais un polémiste doit s'attendre à des réactions fortes ; Courtillot n'est pas un polémiste, mais il a tout de même été traité de tous les noms d'oiseaux. Les chiens de garde du GIEC ont la dent dure, et si vous n'êtes pas d'accord avec eux c'est de toute évidence que vous êtes un vendu.

 

Eh bien, figurez-vous que les choses changent. Même la BBC (mais sans doute pas encore le Guardian) fait état des travaux récents du Met Office et de l'Imperial College de Londres sur le couplage entre l'activité solaire et la météo des hivers européens et canadiens.

 

Comme le conclut le journaliste de la BBC : "This is an exciting time for solar physics, and its role in climate. As one leading climate scientist told me last month, it's a subject that is now no longer taboo. And about time, too."

 

"Taboo"... ça en dit long...

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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 15:46

Décidément, hormis Paris, les plus belles villes du monde sont en Italie. Je dis bien "belles", pas nécessairement "villes", New York est incontestablement une ville ville (Paris aussi, d'ailleurs, et même - jusqu'à un certain point - Bangkok). Mais évidemment, le côté fascinant de Venise est cet enchevêtrement de voies d'eau et le côté joyeux du labyrinthe où l'on peut aller partout à pied (Giudecca et San Giorgio exceptés) quitte à revenir sur ses pas ou prendre des détours imprévus et escalader pas mal de petits ponts... Le plaisir aussi à voir la vie vénitienne se dérouler à ciel ouvert sur les canaux - les bateaux de déménagement sont un régal ! Et les palais qui se présentent tous dans le plus heureux désordre, certains parfaitement restaurés, d'autres limite cracra - vivant spectacle.

 

Bien, si cet étalage de clichés ne vous a pas fait fuir, parlons un peu du reste. D'abord la biennale, indispensable, avec ses innombrables manifestations collatérales. Et, tout aussi indispensable, la Dogana del mare et le palais Grassi.

 

Si les Giardini déployaient quelques pavillons nationaux considérables (je mettrais le "I, Impostor" britannique de Mike Nelson, époustouflant mais oppressant, en premier, avec le terrible pavillon allemand de feu Christof Schlingensief), les arsenaux étaient un peu faiblards (sans parler de l'épouvantable bric-à-brac du pavillon trash italien). On m'avait dit du mal de Boltanski, mais j'ai trouvé l'idée forte et belle. Mention spéciale aussi pour l'Autriche avec l'étrange et drôle oeuvre de Schinwald, Israël avec de fortes oeuvres dues à Sigalit Landau, la Suisse avec un assemblage foutraque et inimaginable de Thomas Hirschhorn et bien évidemment l'extraordinaire The Clock de Christian Marclay, montage 24 heures temps réel de plans cinématographiques rythmés par des pendules, des montres, des réveils, etc. Une réussite incroyable. Très beau pavillon du Luxembourg (Feipel et Bechameil qui hélas essayent maladroitement de justifier leur très étrange et beau travail par des citations de Derrida), et un sourire à Erwin Wurm pour son "pavillon anorexique". Par contre, les chandelles d'Urs Fischer dont on disait tant de bien, il ne restait plus que quelques litres de cire fondue, et l'attente d'une heure pour voir une attraction foraine ratée pompeusement appelée The Ganzfeld Piece par son auteur James Turrell, m'a fait enrager rétrospectivement. Très décevant.

 

Cela étant, je commence à me demander si tout cela n'était pas un rêve. Car enfin, Venise n'existe plus, non ? Je me souviens d'articles catastrophistes depuis la fin des années cinquante, annonçant que Venise s'engloutissait inexorablement, et la grande inondation de '66 ne faisait évidemment qu'annoncer les pires qui allaient irrémédiablement entraîner la perte totale de la ville. Bien sûr, je ne doute pas que l'UNESCO ait fait un très beau boulot, mais une fois de plus on se trouve confronté au catastrophisme "pour alerter l'opinion". D'abord, j'estime que raconter des bobards est toujours une mauvaise idée (effet "au loup") et ensuite, je ne suis même pas certain que c'était le cas en l'occurrence. Les prophètes de malheur croient à leurs vaticinations, je pense, comme semble l'indiquer le fait que chaque fin du Monde annoncée puis remise puis annulée (par dieu ou les extraterrestres - on trouvera ici une compilation de 44 telles annonces due à James Randi) n'entraîne pas ipso facto une disqualification totale du prophète de malheur. D'ailleurs, que dire lorsque je lis dans le guide Lonely Planet sur Venise : "[...] Venise serait capable de résister, au XXIe siècle, à une élévation du niveau de l'eau comprise entre 26 cm et 60 cm. Malheureusement, une récente commission intergouvernementale sur le changement climatique a prévu une élévation de 88 cm." (mes italiques). 88 cm ! Et pourquoi pas 88,2 cm ? Et, bien sûr, à Venise exactement. Et cette "commission", ce serait-il pas le GIEC ? Qu'on puisse écrire autant d'âneries en si peu de phrases me donne le tournis.

 

La prochaine fois, on ira en Ombrie, et plus spécifiquement à Citta' di Castello et à Spoleto, qui ont de très intéressants musées d'art moderne avec une collection importante d'oeuvres d'Alberto Burri, un plasticien que j'affectionne particulièrement. Et qui seront au sec même si les glaciers du Groenland fondent. Enfin, je l'espère.

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12 octobre 2011 3 12 /10 /octobre /2011 11:12

(Je dis "chercheurs" mais je voudrais dire "savants", ça me rappelle Jules Verne et mon enfance...)

 

Il y a quelque temps, les joyeux d'Econoclaste, un de mes blogs favoris, racontaient l'histoire de Piketty et des Echos. En bref, une journaliste des Echos publiait un article faisant état d'une note confidentielle de Bercy selon laquelle les "riches" - et même les super-riches - payaient bien leurs impôts. Fureur de Piketty, qui demande à la journaliste d'où elle tient ses informations et exige de voir ladite note, puis la roule dans la farine pour n'avoir pas utilisé une méthodologie sérieuse et critique telle que lui, Piketty, en avait développé une avec d'autres spécialistes. En somme, les Echos se font les complices d'une machination pro-riches... Après tout, on sait qui est le propriétaire du quotidien ! Réponse indignée des Echos, où ils comparent le Professeur à Savonarole, et lui rappellent les devoirs élémentaires de la profession de journaliste.

Qui a raison ? Qui a tort ? La question a-t-elle un sens ?

 

Je comprends très bien le sentiment de frustration de Piketty en lisant un article qui lui semble très peu critique, ne faisant que reprendre une note non dépourvue d'idéologie, ou de propagande. Combien de fois dans mon domaine de compétence ai-je lu des articles qui me faisaient grincer des dents tant on voyait que le journaliste ne comprenait pas grand'chose au sujet traité ! Les journalistes aiment souvent donner un tour polémique ou agressif à leurs articles, ça attire le regard, et je suis pour l'instant en bagarre avec une journaliste qui m'a récemment fait dire que je "dénonçais" une certaine carence de notre Ministre de tutelle alors que je sais bien avoir seulement "constaté" cette carence durant notre entretien. Mais n'exagérons rien : les chercheurs aussi ont une certaine tendance à la polémique, la recherche scientifique est un vrai sport de combat (allusion au documentaire lèche-bottes sur le Bourdieu) et les rivalités entre personnalités et écoles ne sont un mystère que pour le grand public. Après tout, il y a toutes les subventions à la clef.

 

Pour autant, les journalistes tiennent avec raison à la protection du secret de leurs sources (même si l'on peut comprendre que, très exceptionnellement, il puisse y avoir une nébuleuse de doutes), et n'ont nullement envie qu'on leur tienne la plume. C'est eux qui sont responsables de leurs articles, et on le comprend fort bien. "Ma" journaliste m'a fait comprendre que mon attitude durant l'interview lui donnait l'impression que cette carence me déplaisait, et, donc, que je la dénonçais. Puis-je lui donner tort ? On se souvient de ces "interviews" télévisuelles où un homme politique écrivait lui-même les questions qu'un "journaliste" à la botte allait lui poser, spécialité d'un ORTF heureusement assez lointaine... Mais d'autre part il existe aujourd'hui une sous-spécialité de journalistes "engagés" qui ont une cause à défendre et dont l'eprit critique avoisine le zéro absolu. Cauchemar de Darwin, élucubrations de MMRobin, psittacisme Greenpeace, on verse le tout entre deux colonnes et on sert bien chaud aux lecteurs convaincus d'avance. C'est assez regrettable à dire, mais Le Monde prend ce chemin depuis un certain temps, à croire que c'est Télérama qui a racheté le quotidien du soir... La dernière crétinerie que j'y ai dénichée était une chronique se félicitant de ce que le shiatsu et l'acupuncture faisaient leur entrée dans certains hôpitaux publics français en tant que "médecine chinoise ancestrale", ce qui est une contre-vérité absolue en ce que l'un et l'autre sont d'invention récente et que "la médecine chinoise" n'a jamais existé, sauf après la prise de pouvoir communiste, où elle est qualifiée de gudai yixue - "médecine du passé" - ou zuguo yixue yichan - "héritage médical de notre patrie", qui rassemble deux mille ans de traditions hétéroclites. Pour reprendre les termes de Florence Bretelle-Establet : "Ainsi, malgré son nom évoquant un un flot ininterrompu de savoirs et de pratiques, la médecine traditionnelle chinoise est une discipline nouvellement formée, à partir d'un ensemble de doctrines et de pratiques médicales beaucoup plus variées [...]". En ce qui concerne l'acupuncture, on lira avec intérêt l'article de Harriet Harris dans Skeptic.

 

Mais, pour le scribouillard du Monde, c'est la médecine chinoise ancestrale...

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 15:47

Je reconnais ne pas être un Mac-man, et je me traînais déjà avec un ridicule "Windows" 3.1 très arriéré alors que d'autres jouaient  avec un MacIntosh très en avance et - en plus - très design. Il n'y avait rien de très rationnel dans ce choix, je suppose que j'ai suivi la foule ; après tout, l'informatique n'était qu'un outil, je ne voulais en tirer ni distinction ni prestige, il me suffisait d'un traitement de textes et d'un tableur.Entre Steve Jobs et Bill Gates, pas de choix : Steve était un visionnaire et Bill avait eu la chance extraordinaire d'être choisi par IBM pour son MS-DOS qui était quelque peu misérable, du moins conceptuellement (je venais de Burroughs...) - mais au point de vue marketing, c'était autre chose.  Plus tard, bien sûr, lorsque Apple devint le gourou des graphistes et que je commençai à m'aventurer de ce côté, je me trouvai un peu coincé, mais Adobe eut tôt fait d'adapter ses programmes aux plateformes Windows, tout comme Macromedia, et l'opposition Mac/Windows tourna bien vite à la querelle de religion. Aux pieds-plats de l'informatique grand public, Microsoft ! Aux élites graphiques, littéraires et musicales, Apple ! Je me faisais régulièrement regarder de haut par ma fille Mac qui ne jurait que par Final Cut alors qu'elle me regardait chipoter dans Premiere, puis elle se faisait à son tour crêper le chignon par mon autre fille Windows qui l'assurait que son Photoshop-W était bien plus étoffé et rapide que le Photoshop-M.

 

Mais il n'en reste pas moins que les élites intellectuelles, je le répète, étaient très anti-Gates et très pro-Mac, car elles étaient, justement, des élites, au-dessus de la foule, distinguées...

 

Puis, l'iPhone, l'iPod et l'iPad parurent. Succès foudroyant. Succès de masse. Le Mac avait toujours été nettement plus cher qu'un quelconque PC, l'iPhone restait tout de même à un prix assez élevé - proche tout de même de celui de ses concurrents - l'iPod était très accessible, et l'iPad fut un incroyable succès. Succès de masse. Alors qu'au lancement de l'iPhone, en sortir un de sa poche vous valait les sifflements admiratifs de votre entourage, il ne fallut pas très longtemps pour que le dernier des ploucs en exhibe dans les transports en commun. Et là, les élites intellectuelles commencèrent à changer d'avis. L'iPod ? Une machine à fabriquer des iZombies, et d'accuser Apple de causer l'aliénation de ces hordes de gens qui passent dans la rue avec leurs écouteurs aux oreilles. Tu parles ! C'est exactement le même procès qu'on avait fait au Walkman quasiment une génération auparavant ! Et puis on parlait de ces cas de suicides d'ouvriers chinois dans des usines assemblant des produits Apple (entre autres), ces "esclaves" à propos desquels Slate disait sous le titre 'The iPad Suicides' : "Devez-vous vous sentir responsable de toutes ces morts dans l'usine électronique  chinoise ? Oui." Et, évidemment, le Guardian (dont les journalistes avaient par ailleurs été d'ardents Mackintoshistes jusque là) d'en remettre ad nauseam. Evidemment, une voix critique ne faisait pas beaucoup de bruit dans le tumulte, même si cette petite voix faisait remarquer qu'observer si peu de suicides dans une usine employant entre 3 et 400.000 ouvriers montrait qu'il valait bien mieux travailler là qu'ailleurs... Mais on sait qu'en général les journalistes n'ont qu'une très vague connaissance des nombres et des statistiques - surtout quand ils on un point de vue à défendre, le point de vue en l'occurrence étant un grotesque mélange d'auto-flagellation simpliste (nous les méchants Occidentaux ultra-gâtés sommes responsables des conditions de vie épouvantables de ces pauvres bons sauvages[*]) et de moralisme vaguement chrétien - on a jeté Marx aux orties, et c'est bien dommage : plus aucune espèce d'analyse socio-politico-économique dans ces couinements des gémisseurs, simplement - le mot est à la mode - de l'indignation. Et j'entendais un "occupeur de Wall Street" déclarer tout de go qu'il faudrait revenir à une économie non monétaire, de "bartering", d'échange. Voilà ceux qui vont réformer le système !

 

Cela dit, non, vraiment, Apple n'est plus ce qu'il était...

 

[*] mais attention ! Si ces salauds de pauvres sauvages s'enrichissent, ils vont bousiller la planète !

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27 septembre 2011 2 27 /09 /septembre /2011 14:57

Du moins s'il faut en croire la nouvelle édition du célèbre Times Comprehensive Atlas of the World, selon laquelle 15% de la couverture glaciaire du Groenland a disparu, "ce qui est l'illustration concrète du rôle du changement climatique dans l'altération définitive de la surface terrestre".

 

Une aussi gigantesque bourde n'a évidemment pas échappé aux glaciologues, qui ont fait remarquer que la déglaciation du Groenland est réelle mais bien moindre que le chiffre cité. "Si c'était vrai, les eaux océaniques auraient monté d'un mètre", s'esclaffeTed Scambos du National Snow and Ice Data Center (Boulder, Colorado), alors que la contribution du Groenland est estimée à ... 3 millimètres...

 

Quand les petits rigolos de la Penn State U ont publié leur ridiculissime papier sur les Aliens-écolos, il ne s'est trouvé que le Guardian - toujours lui, ça va de soi - pour y faire une réf/vérence ; j'attends avec intérêt que les chiffres du TCAW soient publiés dans la Presse bien-pensante avec les commentaires qu'on devine déjà. Mais ça me paraît tout de même un peu gros.

 

in New Scientist

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22 septembre 2011 4 22 /09 /septembre /2011 23:40

Je ne sais pourquoi tant de critiques se ruent à dire que Cherubini y a créé un opéra "romantique". Certes, on peut parfois y trouver quelques accents Freischütz, mais vraiment très peu. On se trouve bien plus dans la lignée de Gluck, extrêmement dramatique et classique (l'opéra date de 1797), avec des parallèles faciles à faire entre "Ingrat ! " et "Furie !" (Orphée). Si j'ai bien entendu, il y a aussi parfois dans le plus dramatique une tonalité de do majeur, celle de "Che farò senz' Euridice". Mais je peux me tromper, à la différence de ma fille aînée, je n'ai pas l'oreille absolue ni la capacité de reconnaître facilement les tonalités.

 

Et si le dispositif scénique (on dit maintenant la scénographie) m'a vraiment séduit (ces murs de plastique transparent alternant isolant les scènes et les choeurs sont très beaux, même si les "éclairs" du 3ème acte sont un peu bateau, la mise en scène de Warlikowski m'a paru très misérable. Une tragédie grecque punk, avec une débauche de sous-vêtements, de déshabillages un peu ridicules, de tatouages et de dreadlocks avec boucle d'oreille et marcel obligés... Toute la subtilité et les contradictions entre Médée et Jason passent à la trappe. Les récitatifs - ou plus exactement les dialogues parlés, comme l'avait voulu la version initiale selon Cherubini, modifiée par Lachner en 1854 et Arditi en 1865 pour les faire chanter, ont été encore presque tous "modernisés" par Warlikowski avec des "Rengaine ton fric", "Tu as foutu le bordel", etc., plus un graffiti mural "FUCK YOU". Appelez-moi un affreux conservateur, mais ça m'a gêné. Entendre chanter quelque chose comme "Oh mon désir pour vous..." et puis énoncer quelque chose comme "Tire-toi, pauvre conne" (je tricote) me déplaît souverainement.

 

Mais la voix, le coffre et la dynamique, l'expression de Nadja Michael écrase (malheureusement ?) tous ses comparses. Elle est fantastique, petite femme avec une puissance et une exactitude merveilleuse comme on les connaît depuis tout de même une vingtaine d'années.

 

Très beau spectacle, très belle musique, stricte mais émouvante.

 

Bientôt, Oedipe de Georges Enescu avec la Fura dels Baus. Venez à La Monnaie...

 

Et venez aussi voir Jordaens et les Surréalistes (en co-production avec Beyeler) au Musée des Beaux-Arts de Bruxelles...

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