Mardi, sur France Inter, Robert Badinter a dénoncé "une mise à mort médiatique" de DSK. L' ancien ministre de la justice aurait "aimé l'égalité des armes" entre "l'accusatrice" et "le présumé innocent" : "On dit 'c'est la justice égale pour tous'. Plaisanterie, dérision ! En vérité, quand Strauss-Kahn est là assis au milieu des autres, il est ravalé délibérément au rang de dealer." "Où est l'égalité des chances quand en effet l'accusatrice dit 'je suis la victime' et qu'on la protège et DSK répond 'je plaide non coupable' et on l'accable ?", a-t-il plaidé.
Et-ce que je suis vraiment le seul à être abasourdi par ce propos d'un ancien Ministre de la Justice ? Il faudrait avoir plus d'égards pour un candidat potentiel PS à la Présidence de la République, ancien ministre, Président du FMI etc. présumé coupable de tentative de viol que pour un quelconque citoyen présumé dealer ? Ils sont tous "au milieu des autres", M. Badinter, aux USA chacun attend son tour, c'était la même chose pour les protagonistes du scandale Enron. Mais il est vrai que le citoyen lambda présumé dealer n'a pas pour les défendre les vedettes du barreau... Là, peut-être, pourrait-on voir que la justice n'est pas vraiment la même pour tous, n'est-ce pas, Monsieur l'ex-avocat ? Et c'est tout juste si M. Badinter ne dit pas que l'accusatrice pourrait tout simplement mentir, mais il le donne évidemment à penser ; après tout, ce n'est qu'une petite Africaine sans le sou... ce que ne vont évidemment pas manquer de proclamer les avocats de la défense. Et qu'on la "protège" (en fait qu'on l'isole) lui semble donc scandaleux, à cet ex-Garde des Sceaux ? Que n'a-t-il pas utilisé son ministère pour faire abolir complètement la garde à vue, car c'est tout de même la situation où se trouve DSK pour l'instant, qu'on n'accable pas, qu'on va faire passer devant un Grand Jury comme chaque suspect. Il ne faut pas non plus prendre M. Badinter pour un naïf qui ignorerait que "plaider non coupable" est un acte technique et n'est en rien une protestation d'innocence.
Le mot nauséabond est très à la mode et je l'évite comme je peux, mais ici il s'impose à moi.