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Humeur !

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28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 08:19

Dans une de ses nouvelles noires, glaçantes et extraordinairement drôles, Saki nous met en scène un orchestre de restaurant , orchestre dont la spécialité est de jouer The Chaplet, et de le jouer quinze fois par jour, jour après jour, et tout le monde se presse dans ce restaurant pour écouter The Chaplet sans même goûter la cuisine divine du grand chef français.

Je pense que le monde de la critique ciné (francophone...) a fait la même chose ; ils ont dû se murmurer «Vous savez, c'est le nouveau Jaoui-Bacri...» à l'oreille l'un de l'autre, et chacun a acquiescé, tout émoustillé, avant d'aller dire à un nouveau venu «Vous savez, c'est le nouveau Jaoui-Bacri...». La rumeur courait, s'enflait, on tenait enfin le troisième film de Jaoui (comme réalisatrice, parce qu'elle en a scénarisé d'autres, et non des moindres), après son Goût des autres très apprécié et son Comme une image, qui, s'il n'était pas une tragédie insoutenable comme le prétendait un de mes amis, était au moins bien charpenté et intelligent, encore qu'un (petit) peu racoleur. Enfin, on allait ricaner avec Bacri, l'homme de Kennedy et moi et de bien d'autres. Et comme dans The Chaplet, nos critiques se fièrent à la musique et dédaignèrent le plat de consistance... D'où un déversement d'éloges et d'étoiles (car la critique belge en est restée à cette détestable manie de distribuer des étoiles aux films, et le public à cette manie détestable  de dire qu'un film "a reçu tant d'étoiles" au lieu de lire la critique) : ici trois, là quatre et quatre encore, et trois, et deux fois quatre !

En fait d'étoiles, c'est plutôt de poussière qu'il s'agit (*). Voici un film très mince, maigre, même, qui ne sait trop où il va, mélangeant la comédie de moeurs, la leçon de politique, la comédie romantique, la grosse farce et l'immigration (entre autres !), mais le cake ne prend pas, c'est un marbré, et mal cuit, encore. Bacri semble s'auto-caricaturer, c'en devient inquiétant ; il joue le rôle d'un raté profond, d'un bras-cassé pitoyable, excessif, pas crédible. Jaoui est fatiguée, elle semble ne pas croire elle-même à une histoire totalement implausible, coincée entre un amour brisé le temps de trois plans et une soeur hystérique affreusement jouée par Pascale Arbillot.

On comprend assez vite que Jaoui a voulu faire un film "à la Woody Allen", une fable morale avec de l'humour et du sentiment, mais là, elle s'est plantée, pour le dire vulgairement (ou alors, disons qu'elle a fait un mauvais Woody Allen, comme le Maître lui-même en a commis, reconnaissons-le).

Quant au final, il est atterrant. Bâclé, on ne saurait dire autrement. Les trois personnages principaux sont aspirés dans un tourbillon mou (si, si, ça existe. Allez voir le film, vous comprendrez) d'images convenues de happy end (on laisse tout de même Mimouna au bord de la route, ainsi que Séverine - Sylvie - Céline ? et son gosse).

Allez plutôt voir Bled number one, de Rabah Ameur-Zaïmeche.

(*) Oui, Stardust Memories, un mauvais Woody Allen, but read on...

 

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